Burkina Faso : auteur d’un livre, qui est Henri Sandaogo Damiba le cerveau du coup d’État ?
Le dernier coup d’État au Burkina Faso ravive les inquiétudes concernant le retour des prises de pouvoir militaires dans certaines régions d’Afrique.
Il y a quelques jours, le président Roch Kaboré a été renversé par l’armée avec à sa tête Henri Sandaogo Damiba
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est l’homme responsable du coup d’État au Burkina Faso.
Ce soldat de 41 ans, formé à la guerre par les États-Unis et la France, est le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration.
Le lieutenant-colonel Damiba vient s’ajouter à un groupe de jeunes soldats qui ont pris le pouvoir dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, aux côtés du colonel guinéen Mamady Doumbouya, également né en 1981, et du colonel malien Assimi Goïta, le plus jeune du trio, né en 1983.
Le lieutenant-colonel Damiba a étudié en France dans une académie militaire et obtenu une maîtrise en sciences criminelles, et a servi dans la garde présidentielle de Blaise Compaoré, aujourd’hui en exil.
Plus récemment, le lieutenant-colonel Damiba a reçu une formation militaire des États-Unis, qui se sont engagés dans la lutte contre les islamistes en Afrique de l’Ouest.
L’action de Damiba semble toutefois avoir été célébrée par de nombreux Burkinabés. « En ce qui nous concerne, ce n’est pas un coup d’État », a déclaré Julienne Traoré, institutrice, à l’agence de presse AFP, ajoutant que « c’est la libération d’un pays, qui était gouverné par des gens incompétents. »
« C’est un leader né et il est très proche des hommes qu’il commande. Pour lui, ce qui compte, ce sont les résultats sur le terrain », a confié une source à la BBC.
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En 2015, lorsque des soldats ont pris le pouvoir, Damiba a refusé de les soutenir et le coup d’État n’a duré que quelques jours.
Le colonel Damiba est l’auteur de « Armées Ouest-Africaines et Terrorisme : Réponses Incertaines ? – un livre sur la plus grande crise à laquelle est confronté le Burkina Faso, l’insurrection islamiste.
L’insurrection a fait environ 2 000 morts depuis 2015 et environ 300 000 enfants ont été privés d’éducation après la fermeture forcée de leurs écoles.
Dans la déclaration lue en son nom par le capitaine qui a annoncé le coup d’État, le lieutenant-colonel Damiba a cité la détérioration de la situation sécuritaire comme principale raison du renversement de M. Kaboré.
Il avait été promu environ sept semaines plus tôt pour diriger les opérations antiterroristes dans la zone septentrionale instable, qui comprend Ouagadougou. Certains analystes estiment qu’il s’agissait d’un remaniement militaire effectué par M. Kaboré pour renforcer son emprise sur le pouvoir et calmer les troupes en colère après le meurtre de plus de 50 membres des forces de sécurité en novembre dernier.
Crédit photo : AIP