Questions africaines : Le Bassin du Congo avait-il besoin d’importer des flammes ?
Mon ami,
Il n’y a pas encore un mois que le monde entier s’est pris de frayeur face au gigantisme des flammes qui sprintaient d’un bout à l’autre du bassin de l’Amazone. Quand je dis bassin, ne pense surtout pas à la hanche d’une pulpeuse Camerounaise. Non ! Non ! Les géographes disent « bassin » pour traduire « toute la région traversée par un fleuve », en l’occurrence, le fleuve Amazone.
Ce bassin amazonien est riche d’une forêt qui, à elle seule, fait 5.500.000 km2. Autant te dire que toute ta vie, tu pourrais la parcourir sans en avoir visité le quart des essences ou arbres qu’il ne faut pas te fatiguer à vouloir dénombrer ; ils sont comme les étoiles sur ta tête.Cette forêt est un poumon du monde.
Par une vaste photosynthèse, l’Amazonie purifie l’air et régule l’écosystème naturel mondial. Elle a beau être localisée en très grande partie au Brésil, impossible de laisser le climatosceptique président brésilien en faire ce qu’il veut. Le pauvre Jair Bolsonaro a fini par crier au complot ! Il se montrait favorable à quelques saignées forestières pour des raisons économiques (ah l’argent !), le voilà en train de quêter des pompiers à travers le monde entier.Le monde a bien deux poumons.
Si l’Amazonie en est un, l’autre, c’est l’épaisse forêt tropicale congolaise. Le massif forestier congolais relie le Cameroun où tu séjournes, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, la Centrafrique, la Guinée-Équatoriale et le Gabon. En tout, pas moins de 2.000.000 km2.
Son importance est aussi vitale pour notre monde que l’est l’Amazonie.Lorsque brûle la maison du voisin, dit le proverbe, il faut s’inquiéter. Or, aucun des six États africains, indépendants et souverains n’a vu l’étincelle sauter d’Amazonie. En cause les traditions agricoles pyromanes. Une chose est sûre et certaine : par contagion autant que par mimétisme, la forêt du bassin du Congo s’est mise à brûler dans la même période que son aînée.
Les flammes y ont aussi sprinté. Sauf que les « nègreries » sud-africaines ont créé un écran de fumée médiatique. Jamais deux sans trois : les forêts malgaches ont aussi brûlé. Mais la forêt d’Antananarivo a brûlé derrière les caméras. Et pour cause :- tous les pompiers du monde sont au Brésil au chevet de l’Amazonie;
-les Canadair survolent encore cette partie du monde pour surveiller les braises,
-le G7 de Biarritz a pris fin; il ne sera pas convoqué pour le plaisir des forets africaines. On peut y aller africainement : seaux d’eau, casseroles, bassines, gourdes même pour dompter ces flammes qui courent. Toutes les forêts n’ont certainement pas la même valeur. Et puis, dis-moi, le Bassin du Congo était-il obligé d’importer les flammes pour faire l’actualité ? Les deux forêts africaines brûlent-elles toujours ? Plus sérieusement, la forêt du Congo est-elle a l’abri du drame Amazonien ?C’est une question africaine ouverte. Vos avis nous intéressent.
A vendredi prochain..