Question Africaine 32: Bourgeon de viticulture à Oumé. Abidjan va-t-il flairer à temps le potentiel de l’or rouge ?
Je ne dis pas qu’il n’y ait pas, en ce premier lundi de février, de sujets politico-militaro-diplomatico-multilatéraux qui ne soient sérieux ! Mais la licence que j’ai m’autorise à opérer des choix subjectifs. J’ai donc décidé de parler de vin. N’en déplaise ! Ou au contraire, plaise aux amateurs fins.
Mes amis,
Nous connaissons l’or, ce métal précieux, en ses différents types. Nous connaissons la métaphore de l’or noir, le pétrole qui rend si insolent le monde arabe. Nous connaissons également l’or blanc, coton des jeans… Il y aussi l’or rouge, ce vin de nos moments de bonheur, trop souvent importé outre-Afrique.
Parlons-en ici, puisque l’Afrique a désormais voix sur ce chapitre, par la foi de Jean Robert Pitte : « Pour accompagner son développement, dans tous les secteurs, l’Afrique aura aussi besoin du Vin. »Il existe bel et bien une Afrique viticole. La Revue du Vin de France en ligne, note que l’histoire du vin en Afrique n’est pas nouvelle. Depuis le 13ieme siècle » en Afrique du Sud, et en Afrique du Nord depuis « des temps immémoriaux ». Des grappes de raisons ont encore germé au 20ieme siecle en Éthiopie et au Kenya.
En Afrique de l’ouest, terre du cacao et du café, le même raisin, par le génie d’un brave paysan a germé en Côte d’Ivoire, à Oumé, environ 300 km à l’ouest d’Abidjan, dans le petit village de Gabia. L’affaire fait grand bruit sur la toile. Les grappes, d’un violet robuste, ouvrent la porte des rêves à une culture de masse sinon à une possible économie de vin locale.Des médias ont défilé dans ce petit bourg gouro (c’est le nom de l’ethnie) et des internautes ont posté des images.
Pour l’heure, le très nommé Bi, qui passe pour un prodigieux paysan, se contente de passer en boucle comme un être extraordinaire. Rien de plus. Aucun sou. Aucun franc. Aucun opérateur ne vient vers lui. Et il attend.On est sans doute trop occupé à regarder le Brexit, à s’informer des dégringolades de la bourse de Pékin face à la propagation du coronavirus, ou à s’étonner d’un hôpital construit en 10 jours. Le pire serait qu’un non africain sente la bonne affaire, s’en saisisse, y investisse pour susciter après un courroux inexplicable.
Selon vous, est-ce à l’Etat ivoirien ou aux entrepreneurs privés de se saisir de cette opportunité liée aux raisins de Oumé en Côte d’Ivoire ? Les Ivoiriens, si friands de vins, sauront-ils saisir l’affaire ? C’est une question africaine ouverte. Vos avis nous intéressent.