Question Africaine 23 : Journée de la paix en Cote d’Ivoire : quelles avancées concrètes ?
Mon cher ami,
Nous sommes bien le 15 novembre 2019. En terre d’Eburnie, c’est la journée de la Paix. Me reviennent ces sagesses du Père Fondateur de la Côte d’Ivoire indépendante et moderne. Houphouët-Boigny disait : « La Paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement. » Le Sage Homme disait encore : « Le Bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu. Faisons en sorte que nous n’ayons jamais à le perdre. » Bâtisseur visionnaire de la prospérité économique et artisan premier du prestige et des privilèges de son pays, il aura travaillé, non sans mal, à laisser aux Ivoiriens un pays jamais mordu par les guerres. C’était l’exception ivoirienne.
L’après 80 ouvre une ère difficile pour les Ivoiriens qui sont passés par quelques turbulences économiques depuis les années 90 : conjoncture, crise, dévaluation, conflits, pronunciamiento, affrontements, guerres…
Mais il faut bien distinguer la société ordinaire de la classe politique. La société ivoirienne ordinaire, du nord au sud et de l’est à l’ouest, présente, chaque jour, un vivre-ensemble forgé dans des relations simples, des parentés à plaisanterie – ici on dit toukpè – des alliances. L’école, les internats, les résidences universitaires, les affectations des fonctionnaires et travailleurs ont mixé cette société au point que tout Ivoirienne du nord a un parent sudiste et tout ivoirien de l’est à un frère ou une soeur, sinon une cousine, qui vient de l’ouest. Les Ivoiriens sont mélangés. Et toi-même, frère et ami, n’es-tu pas du sud, alors que je viens, moi, du nord ?
Le problème est celui de la classe politique dont les acteurs semblent se parlent sans s’écouter, ou s’écoute sans s’entendre. Pourtant, par le par le passé, ils ont pu faire mieux.
Il est évident que, ces dernières années, le pays a connu une embellie économique. On comprend aussi cette nostalgie globale du « bon vieux temps ». La belle époque, comme on l’appelle. « Avant, avant, dit la Chandon de TNT, on dansait, on faisait pas palabre ».
Si les politiciens semblent avoir du mal à s’entendre, il faut qu’ils écoutent le peuple. Ils pourraient alors entendre que tout leur est permis, dans le game politique, à condition qu’ils ne conduisent plus les leurs dans un autre conflit qui ralentira la marche en avant de ce brave peuple et de cette belle Cote d’Ivoire. Les relations fraternelles qui unissent les Ivoiriens sont bien plus fortes que quelques contradictions politiques.
Pensez-vous que les Ivoiriens sauront se dépasser et éviter un autre conflit en 2020 ? A quelles conditions.
C’est une question africaine ouverte. Vos avis nous intéressent.
Bonne fête de la paix à chaque Ivoirienne et à chaque Ivoirien.
A lundi.