Question africaine 20 : A quoi bon prier les Saint(e)s si les Africains n’agissent pas ?
Mon ami,
C’est par l’Evangélisation que nombre des nôtres ont abandonné les cultes trop alambiqués et compliqués des divinités africaines pour se consacrer au « Dieu d’Isaac et de Jacob », Dieu confortable qui évacue la délicate question des sacrifices humains par le don en croix de son fils unique. Et comment ne pas vider le panthéon africain trop friand de sang, de chair humaine et surtout de femmes agréables aux vivants ?
La foi est prescription et obéissance. Elle est attitude. Je parle d’attitude exemplaire. L’Eglise consacre ce vendredi qui ouvre le mois novembriste – j’aurais pu simplement dire novembre – à ses meilleurs modèles : les Saints – ne te laisse point distraire par l’homophonie et les Saintes. Qu’est-ce donc qu’un saint ?
Les clics les plus ordinaires sur le net révèlent qu’un saint ou une sainte est une « personne qui est après sa mort l’objet, de la part de l’Église catholique, d’un culte public, en raison de la perfection chrétienne qu’elle a atteinte durant sa vie.
La fête d’un saint, d’une sainte. C’est aussi une personne d’une vertu, d’une patience exemplaires ». Pour tout te dire, le Saint, c’est le croyant idéal ou l’idéal modèle du croyant.
Dans cette catégorie, Mahomet, Paix sur lui, et Jésus sont des mis à part. A côté d’eux, on devra descendre un peu, toute une litanie consacre des Saints en nombre important chez les Catholiques. Ce sont des Saints tuteurs ou Saints Patrons à qui on demande » prier pour nous ».
Ce qui rassure ma foi d’Africain, c’est qu’après les premiers Saints de l’Afrique du Nord (Augustin d’Hippone, Possidis de Calame…), l’Eglise a canonisé des Noirs. Oui. Oui. Je pense au 32 Jeunes hommes Ougandais brûlés en 1886 par le roi Mwanga II de Buganda en Ouganda. Je pense à Sainte Joséphine Bakhuta du Soudan, à la Bienheureuse martyr Marie-Clementine Anuarite du Zaïre, au Bienheureux Ghebre-Michael d’Éthiopie…
Mais quand je regarde le monde et que j’observe l’État de l’Afrique qui a dû lutter contre ses dieux d’origines pour aller au Dieu d’Isaac, je me demande bien ce que font nos Saints Noirs dans leur vie heureuse auprès de Dieu. Sont-ils dans la ferveur ? Demeurent-ils confiants ? Sont-ils écoutés ? Devons-nous davantage prier pour eux ? Sont-ils des Saint de seconde zone ?
Je ne sais plus, car si le monde spirituel influence celui des vivants, il faut bien que quelque chose se fasse aussi à ce niveau pour toucher les cœurs de nos hommes d’État surtout qui disent une chose les jours pairs pour se dédire les jours impairs, qui vont pour deux mandats de Président et qui finalement veulent arriver au troisième. Que nos Saints redoublent de vigueur.
Devons-nous attendre les Saints comme celui-là qui attendait Godo ? Est-ce aux Saint(e)s d’agir pour nous ?
C’est une question africaine ouverte. Vos avis nous intéressent. Bonne fête.
A lundi