Putsch au Burkina Faso: de nouveaux enregistrements incriminent des officiers supérieurs de l’armée ivoirienne
L’affaire de l’implication de certaines autorités ivoiriennes dans le putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina Faso, connaît à nouveau un rebondissement. Après les enregistrements présentés comme une conversation entre le président du Parlement ivoirien, Guillaume Soro et l’ancien chef de la diplomatie burkinabé, Djibril Bassolé. Deux nouveaux enregistrements ont été diffusés le 22 janvier par Radio France Internationale (RFI).
Pour le premier enregistrement, il s’agirait d’une conversation entre l’épouse du général Gilbert Diendéré, Fatou Diendéré et le lieutenant-colonel, Zakaria Koné des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). La conversation porterait visiblement, sur un éventuel appui logistique et humain pour éviter un échec du putsch perpétré en septembre 2015 au Burkina Faso, écoute-on sur les ondes de RFI.
Ne vous en faites pas, ici (en Côte d’Ivoire) vous avez beaucoup de soutiens la vieille (une appellation affective de Mme Fatou Diendéré). Même si c’est un affrontement, vous avez beaucoup de soutiens. Que ce soit en hommes, que ce soit d’autres. indique une voix attribuée au lieutenant-colonel Zakaria Koné.
Un peu plus loin au cours de l’échange, celui fit sûrement allusion aux émotions du général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major général des FRCI en déclarant « C’était ma première fois de voir le général Bakayoko pleurer ». Les circonstances n’ont pas été précisées.
Le deuxième enregistrement serait selon RFI, un échange entre le général Dienderé lui-même et le chef d’état-major Soumaïla Bakayoko. Dans cette bande diffusée également sur les ondes de RFI, le chef d’état major de l’armée ivoirienne aurait avancé ces propos:
…Parce que si tu ne fais pas ça et que tu restes coincé comme ça… Tôt ou tard, l’issue va se resserrer et tu n’auras plus aucune marge de manœuvre’’. son interlocuteur présenté comme le général Diendéré aurait acquiescé.
« D’abord, ils vont tout mettre sur toi. Ça il faut le savoir. Politiquement ils vont te dire « tu es le plus gradé, tu es un général ». Ils vont estimer que c’est toi qui as mis les gens dans cette situation-là. Et si tu ne fais pas attention, tes propres petits vont se retourner contre toi. Et après c’est vous et vos familles qui vont payer. “Dans ce cas, je dis, il n’y a pas deux solutions. Tu comprends ? Si tu laisses faire calmement pour te dire, « bon, Dieu le veut », une fois que tu arrives chez eux là-bas, c’est pour finir avec toi, ça c’est clair ! Je suis au regret de le dire. tu es condamné à mener l’action. Donc monte un truc bien » poursuit celui à qui l’on attribue la voix du général Bakayoko.
Ces nouveaux enregistrements téléphoniques interviennent après le mandat d’arrêt international émis par la justice burkinabé à l’encontre de M. Soro, accusé d’être impliqué dans cette tentative de coup d’état au Burkina Faso.