Procès Gbagbo-Blé Goudé: Surprenantes révélations du Général Kassaraté à la CPI
Mardi dernier, lors de son passage en tant que témoin à la Cour pénale internationale, à l’occasion du procès conjoint de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, le général Kassaraté a révélé l’existence d’un service d’écoute téléphonique au palais présidentiel.
Interrogé par l’avocat de Laurent Gbagbo, Me Altit, le témoin de l’accusation a précisé que le service d’écoute téléphonique devrait y être encore à ce jour. » Je vois qu’il y est encore, je crois », a affirmé l’ancien chef de la gendarmerie.
Mais, le général Kassaraté n’a fait aucune précision sur les personnes qui espionnaient les Français. Ce service qui était en activité « avant et pendant la crise », serait sous l’autorité d’un dénommé Couesquer. « Une fois avec le ministre Kadet (Kadet Bertin, ndlr), nous avons rendu visite à ce service», a expliqué le témoin.
Par la suite, l’avocat de Gbagbo a interpellé le témoin sur la possibilité que les « rebelles » appelés les « Forces nouvelles » aient pu avoir accès à ces écoutes, ce dernier ne l’affirme pas mais laisse clairement sous-entendre cela.
Sur le site Apanews, le Général Kassaraté a rendu hommage à Simone Gbagbo, l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, lors de la reprise du procès : « C’est une sœur à moi. Je connais son papa qui était gendarme quand j’étais dans la troupe. J’ai eu souvent des échanges avec elle lorsqu’elle était Première Dame. Elle venait me voir pour me parler de la situation d’Abobo quand le commando invisible avait pris en otage les populations », dira le témoin de Fatou Bensouda visiblement devenu hostile.
Il poursuit sa déclaration sur l’ex-Première Dame qui se trouve actuellement dans les geôles du régime d’Alassane Ouattara disant : « Elle venait pour s’inquiéter de la situation et voir comment on allait sécuriser la population qui était massacrée. Elle le faisait en tant que député et non en tant que chef militaire. Elle était député d’Abobo. Et ce sont ses électeurs qui étaient attaqués par le commando invisible qui sévissait à Abobo ».
Des propos qui donnent à Simone Gbagbo une image de femme de cœur et de compassion, bien loin de l’idée véhiculée par les médias proches du pouvoir en Côte d’Ivoire.