Côte d’Ivoire: Le procès des « disparus du Novotel » reporté.
Le procès des « disparus du Novotel » a été renvoyé au 21 Février alors qu’il devait commencer, ce mardi 31 janvier. Et ce au palais de justice de Yopougon, grand quartier d’Abidjan. Les raisons évoquées sont l’absence d’un grand nombre des prévenus et les quelques présents n’ayant, pour la plupart, pas d’avocat.
« Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives»
Cette affaire avait fait couler beaucoup d’encres et de salives. Les déclarations du gouvernement d’Alassane Ouattara accusaient son prédécesseur Laurent Gbagbo. Pour rappel, le 4 avril, un commando fait irruption dans l’hôtel Novotel au Plateau. Ces hommes armés kidnappent alors quatre hommes. Ce sont : le directeur de l’hôtel Novotel d’Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, le plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca. Selon plusieurs sources, ils seront ensuite conduits au palais présidentiel, torturés et tués.
Dix accusés sont en cause, dont huit militaires. Selon l’acte d’accusation, cinq d’entre eux, dont le général Bruno Dogbo Blé, qui commandait la Garde républicaine, sont poursuivis pour « séquestration et assassinat », les autres pour enlèvement » et/ou « disparition de cadavres ».
De qui venaient les ordres ?
Le procès qui s’ouvre le 31 janvier 2017 devrait durer deux à trois semaines. L’avocat français des familles des victimes, Pierre-Olivier Sur, explique : « Nous attendons trois choses du procès : savoir s’il y a des commanditaires, où ont disparu les corps et pourquoi on les a arrêtés puis tués ». L’avocat veut notamment savoir « qui a donné l’ordre. Il y a le général Dogbo Blé, mais a-t-il reçu des ordres ? Au-dessus de lui, il n’y a que Laurent Gbagbo ou Simone, son épouse ». L’avocat des prévenus s’est insurgé du fait que ce sont des militaires qui sont mis en cause et que ce soit un tribunal civil qui a la charge de l’affaire.
Seul le corps d’Yves Lambelin a, pour l’heure, été identifié. La mort des trois autres personnes a été établie uniquement sur la base de témoignages et d’indices. La défense, qui parle d’une « instruction bâclée », sans « analyse balistique ou des ossements retrouvés », réfute complètement cette thèse.