Côte d’Ivoire: les pro-Gbagbo lancent une plateforme politique
Une nouvelle alliance politique regroupant les partisans de l’ex Président Laurent Gbagbo, a vu le jour cette semaine, à Abidjan. « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » est la nouvelle plateforme qui réunit les pro-Gbagbo.
Le lancement du mouvement qui a eu lieu dans un hôtel du quartier de la palmeraie, était aux couleurs de l’ex-président. Portraits de Laurent Gbagbo affichés aux murs, décorations aux couleurs bleues du Front populaire ivoirien (FPI), morceaux de zouglou dédiés.
Cette structure a vu la participation de l’ancien gardien du temple, Aboudramane Sangaré, mais présidée par Georges Armand Ouégnin, ancien secrétaire d’État sous Laurent Gbagbo et frère cadet de l’ancien directeur du protocole de Félix Houphouët-Boigny, Georges François Ouégnin.
Objectif 2020 ?
« Désormais, il faudra compter avec « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » sur l’échiquier politique », a lancé dans une ambiance surchauffée Georges Armand Ouégnin face aux partisans et sympathisants du mouvement, dont l’ancienne ministre Danielle Boni Claverie.
L’Objectif de la plateforme est d’obtenir la libération de Laurent et Simone Gbagbo, de Charles Blé Goudé et « de tous les prisonniers politiques », mais aussi se positionner en vue de la présidentielle de 2020. Un changement de stratégie de ceux qui avaient jusqu’à présent choisi de boycotter les dernières échéances électorales, tout en prenant soin de conditionner leur éventuelle participation à la présidentielle de 2020 à « la transparence » du futur scrutin.
Dans une lettre de Laurent Gbagbo lue par Philippe-Henri Dacoury-Tabley, ex-gouverneur de la BCEAO, l’ancien président ivoirien a appelé ses partisans à rejoindre la plateforme : « Nous sortirons vainqueurs de cette épreuve. Ce n’est pas seulement une conviction, c’est une certitude ».
Après un discours très critique envers la politique d’Alassane Ouattara, Georges Armand Ouégnin a toutefois tendu la main au pouvoir. « Nous sommes ouverts au dialogue, nous ne voulons pas maintenir cet état de belligérance », a avancé ce chirurgien de formation.
« La porte est ouverte à tous ceux qui se reconnaissent de Laurent Gbagbo », a-t-il ajouté. Y compris Pascal Affi N’Guessan, président de l’autre frange du FPI, en rupture avec celle menée par Aboudramane Sangaré ? « Non », a soufflé un cadre de la nouvelle plateforme, réfutant à l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo le titre même de président du FPI.
De son côté, Affi N’Guessan a affirmé que : « Cette plateforme n’engage nullement le FPI, qui est un parti organisé, avec des organes et un Président », réagit l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo. « Je déplore que ces acteurs aient préféré œuvrer à une nouvelle plateforme plutôt qu’à l’unité du FPI, surtout lorsque nous connaissons le sort des plateformes précédentes », poursuit Pascal Affi N’Guessan, 64 ans. Et d’ajouter : « La création de ce parti va clarifier les choses, en faisant cela ils choisissent de quitter le FPI. »