Présidentielle Libyenne: Ce que Moscou pense de la candidature du fils de Kadhafi
Depuis quelques temps, Saïf al-Islam Kadhafi le fils du défunt guide libyen ne cache pas son intention de se porter candidat à la présidentielle libyenne l’année prochaine. A cet effet, il aurait adressé une lettre à Vladimir Poutine pour solliciter le soutien de la Russie. La diplomatie russe a réagi depuis quelques heures indiquant qu’aucun des acteurs politiques libyens ne doit être exclu du processus politique national:
« Notre position est que personne ne doit être isolé et exclu d’un rôle politique constructif », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, le 24 décembre à l’agence Ria Novosti, alors qu’il commentait une information rapportée quelques jours plus tôt par Bloomberg.
L’agence a par ailleurs indiqué qu’un représentant de Saïf al-Islam Kadhafi aurait transmis aux responsables russes une lettre adressée à Vladimir Poutine.
Dans cette lettre, le fils de Mouammar Kadhafi aurait exposé au président russe sa feuille de route pour sortir le pays de la crise et demandé un soutien politique, alors qu’il brigue la présidence libyenne. L’agence américaine a par ailleurs affirmé que des diplomates russes s’étaient entretenus avec lui par liaison vidéo, peu après sa libération en juin 2017.
« Saïf al-Islam Kadhafi a le soutien de certaines tribus en Libye et cela devrait être inclus dans le processus politique », a également déclaré Mikhaïl Bogdanov.
Pour rappel, le 19 mars dernier Saïf al-Islam Kadhafi avait annoncé par le biais de l’un de ses porte-paroles, Aymen Bourass, depuis Tunis, sa candidature à la prochaine présidentielle libyenne sous la bannière du Front populaire pour la libération de la Libye (FPLL).
Alors qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, Saïf al-Islam Kadhafi avait été libéré dans le cadre d’une amnistie générale proclamée par le Parlement installé à Tobrouk, après avoir été détenu près de six ans par la brigade Abou Bakr al-Sadiq, l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten, au nord-ouest de la Libye.
Il se serait réfugié dans la capitale tunisienne, selon plusieurs médias. Il n’est pas apparu en public depuis juin 2017. Initialement le 10 décembre 2018, l’élection présidentielle libyenne a été repoussée au printemps 2019, après la tenue d’une conférence nationale en début d’année prochaine, censée mettre fin à une période transition troublée par les crises politique et sécuritaire depuis l’intervention militaire de l’OTAN en 2011.
Crédit photo: afrikmag