Encore pratiquée dans plusieurs pays, découvrez l’origine de la dot
La dot est encore pratiquée dans plusieurs de nos pays africains. Souvent nous appliquons des lois ou préceptes sans vraiment en connaitre l’origine. Dans cet article, nous nous efforcerons de répondre à quelques questions relative à la cette pratique.
Origine depuis la plus haute antiquité
L’origine de la dot remonte à la plus haute antiquité. En effet, les écrits de la Bible font apparaître le fait que chez les hébreux, quand un homme épousait une femme, il devait constituer une dot qu’il remettait à son épouse ou au père de celle-ci. Ensuite, il repartait chez son père apprêter une place à sa future épouse avant de revenir la chercher après le mariage.
Par exemple, Jacob servit 7 ans pour obtenir Rachel mais c’est Léa qui fut glissée dans son lit le soir des noces. Il servit alors 7 autres années, ce qui faisait 14 ans à Laban pour obtenir Rachel, celle que son cœur aimait.
Cette loi est encore observée par les Juifs. Cependant, chez les Romains, l’usage était que ce soit les hommes qui reçussent la dot de leur épouse. Chez les Gaulois avant qu’ils ne soient conquis par les Francs, tel était le procédé: la femme apportait en dot à son mari une somme d’argent et le mari de son côté prenait sur ses biens une somme égale à celle-ci. Ensuite, les deux sommes étaient réunies et les profits conservés. Enfin, le tout appartenait au survivant des deux conjoints.
La valeur de la dot
La dot est vue comme une promesse du fiancé d’épouser la fiancée. En effet, ce dernier démontre ainsi qu’il est prêt et décidé à prendre pour épouse cette femme. La dot est le moyen pour le futur marié d’être dans les bonnes grâces de sa belle-famille en démontrant qu’il a la capacité de prendre en charge une famille. Puisqu’il lui est demandé de fournir lui-même les cadeaux qu’il apporte. Par ailleurs, elle est un gage d’alliance car se fait en présence des membres des familles élargies de part et d’autre.
Dérive de la dot
Dans plusieurs cultures, la dot est devenue un moyen pour la famille de la fiancée d’extorquer de l’argent au fiancé avec des listes de cadeaux à n’en point finir. Plusieurs ne réalisent pas que le but de cette pratique n’est pas l’enrichissement personnel mais d’apporter des ressources à la jeune mariée pour fonder son foyer. Certains hommes y voient l’achat de leur épouse.
La dot dans certains pays
Dans certains pays comme le Ghana, la RDC, la Guinée ou encore Djibouti, c’est une obligation qui valide le mariage. Elle est le préalable pour que les autorités reconnaissent le mariage et délivrent l’acte de mariage. Ensuite, au Sénégal le montant est fixé par la famille de la mariée.
Cependant, en retour, la mariée achète des cadeaux pour sa belle-famille. Puis au Togo, la dot est encadrée par le droit. En effet, elle a valeur de symbole. Payable en nature, en espèces ou sous les deux formes, elle ne doit pas excéder 10.000 francs.
Cependant, dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso ou encore l’Ouganda, la dot est interdite par la loi. N’empêche que dans le premier pays cité, les cérémonies de dot meublent le quotidien des habitants.
Eunice KOUAME
AfrikMag