Canada: plus de voile intégral dans les services publics au Québec
Les législateurs au Québec; une province majoritairement francophone située à l’Est du Canada, ont adopté jeudi dernier, un projet de loi interdisant d’avoir le visage couvert pour demander ou recevoir des services publics, ciblant ainsi le port du voile intégral dans les administrations.
La loi 62 vise à «reconnaître l’importance d’avoir le visage découvert lorsque des services publics sont donnés et reçus afin de s’assurer de la qualité des communications entre les personnes, de permettre la vérification de l’identité de celles-ci ou pour des fins de sécurité».
Le projet de loi a besoin de l’assentiment du lieutenant-gouverneur pour devenir une loi dans la province. « Nous disons simplement que pour des raisons liées à la communication, à l’identification et à la sécurité, les services publics doivent être donnés et reçus avec un visage ouvert. » Nous sommes dans une société libre et démocratique. c’est aussi simple que cela », a déclaré le premier ministre Philippe Couillard du Québec.
Cette loi faisait partie des promesses de campagne du Premier ministre Philippe Couillard, qui s’était engagé à légiférer dès le début de ce mandat – le projet de loi a finalement été adopté lors de sa quatrième année au pouvoir, à un an des élections.
Le projet de loi 62 a été parrainé par la ministre de la Justice du Québec, Stéphanie Vallée, qui a déclaré que les visages des gens devaient être découverts pour des raisons de communication, d’identification et de sécurité.
Vallée a déclaré que le projet de loi 62 ne vise pas spécifiquement les symboles religieux, car la loi s’appliquerait également aux manifestants masqués. «Nous parlons de dévoiler le visage, ce n’est pas ce qui couvre le visage», a-t-elle déclaré à la CBC.
L’obligation du visage découvert touche autant le voile intégral que la cagoule, le bandana ou les verres fumés qui masqueraient le visage, a-t-elle illustré.
Une fois que la loi est reconnue par le lieutenant-gouverneur, une femme qui montera à bord d’un service de transport en commun devra enlever son niqab ou sa burqa, pour la durée du trajet.
L’Assemblée nationale a en effet adopté le controversé projet de loi 62 sur la neutralité religieuse, après deux ans de tergiversations, sans que cela ne mette fin à une décennie de débat sur les accommodements religieux.
Tous les partis d’opposition se sont opposés à cette pièce législative, que le Parti québécois a qualifié de «farce», puisqu’elle ne change rien aux demandes d’accommodements. Pour Québec solidaire, la loi est «mal foutue».