Selon un communiqué de sa famille, Pierre Cardin le célèbre couturier français est mort ce matin, mardi 29 décembre, à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Le styliste visionnaire et pionnier du prêt-à-porter avait 98 ans. Entrepreneur, créateur, il était le dernier témoin de la mode du XXe siècle.
Pierre Cardin a gardé sa marque de A à Z. Alors que les autres sont morts ou alors passés dans d’autres mains.
«Je suis le seul nom libre de la mode. Depuis les années 1950, je suis resté Pierre Cardin de A à Z. Tous les autres sont morts ou alors passés dans d’autres mains », aimait-il répété.
Le monde de la mode perd ainsi l’une de ses figures les plus flamboyantes et les plus singulières. Pierre Cardin était une célébrité de la mode dont le curriculum vitae s’étalait sur dix pages. Commandeur de la légion d’honneur, ambassadeur honoraire de l’Unesco, académicien, commandeur de l’ordre du mérite de la république italienne, baron de la Soie en Allemagne, citoyen d’honneur de la ville de Xian, il avait fait plus de trente-cinq fois le tour du monde.
Pierre Cardin avait 850 licences, 500 usines, 200 000 personnes qu’il employait directement ou indirectement dans le monde.
Cardin a crée des vêtements pour habiller la duchesse de Windsor
C’est en 1954 qu’il connait son premier lorsque ses robes en bulles propagent son nom dans le monde entier. Il a la tête dans les étoiles mais garde les pieds sur terre. Très vite, il investit dans l’immobilier où il s’étend « comme une pieuvre ».
En 1959, Pierre Cardin prend part à l’avènement du prêt-à-porter féminin. « Pour créer des vêtements qui habillent aussi bien la Duchesse de Windsor que les concierges. » Il est le premier à voir la mort de la haute couture se profiler. Le tollé suscité par ces vêtements « prêts à porter » est immense, il n’en a cure.
Bien avant Gucci, Calvin Klein ou Dior, Pierre Cardin a été le premier à ériger la mode en art de vivre, à jouer de sa griffe sur pléthore de produits. Dans les années 1970, Pierre Cardin est le plus gros donneur de licences dans le monde. Ces licences lui rapportent quelque 35 millions d’euros de royalties par an.
« C’était sa drogue. Il ne pouvait s’empêcher de passer à l’atelier plusieurs fois par jour », affirme l’un de ses proches.
En novembre 2016, pour célébrer 70 ans de création et fêter sa vingt-cinquième année d’académicien, Cardin remontait sur le podium à l’issue d’un défilé rétrospectif de 140 silhouettes muséales, à l’Académie des Beaux-Arts.
En 2018, il défilait sur la Grande Muraille de Chine pour fêter ses 40 ans de collaboration avec l’empire du Milieu.
« J’ai été un contestataire, un provocateur, un aventurier. Christian Dior voulait faire des robes que sa mère aurait aimé porter, moi, je voulais explorer de nouvelles voies, celles de l’espace, de la science, de l’infini. »
Crédit photo: le Parisien