CPI/Procès Gbagbo-Blé Goudé: Philippe Mangou révèle sa conversation avec Alassane Ouattara
Pour sa deuxième sortie à la Cour Pénale Internationale dans le cadre de son témoignage sur l’affaire conjointe de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, l’ex chef d’Etat-major des armées ivoiriennes Philippe Mangou a révélé l’une des conversations avec le président Alassane Ouattara qui l’avait joint au téléphone dans son lieu de refuge à l’Ambassade de l’Afrique du Sud, pour l’inviter à faire une déclaration de cessez-le-feu.
Mon général je sais que, tu es écouté par vos hommes. Il y a trop de morts, ce n’est pas ce que je veux. Je vous demande de venir sur le plateau de TCI pour demander le cessez-le-feu », a fait savoir l’actuel Ambassadeur de Côte d’Ivoire au Gabon, avant de donner la réponse de son interlocuteur. « Je lui ai dit Mr le président vous savez que actuellement je ne commande rien (…). Si je sors je mets ma vie en danger (…). J’ai souhaité que la déclaration soit faite sur la RTI avec les quatre commandants.
Par la suite le général Mangou a indiqué que toutes les chancelleries étaient informées du bombardement du palais présidentiel même s’il fallait tuer Laurent Gbagbo. « Ils ont décidé d’en finir avec lui »
L’officier supérieur a révélé qu’il avait été informé par Mme l’Ambassadeur de ce qui se préparait contre Laurent Gbagbo.
Rappelons que l’ancien président Laurent Gbagbo est poursuivi pour quatre chefs d’accusation: crimes contre l’humanité (meurtre, viol, tentative de meurtre et persécution) perpétrés à Abidjan, conjointement avec les membres de son entourage immédiat et par l’intermédiaire des forces qui lui sont restées fidèles. Des accusations que la défense considère mensongères et fabriquées de toute pièce.
Blé Goudé qui était le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo au moment des faits, aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle pour des crimes, « alternativement en tant que coauteur indirect », avec son Alliance des jeunes patriotes, présentée par certains comme une milice à la solde du pouvoir Gbagbo.