Des pays de l’Afrique centrale s’engagent à lutter contre les changements climatiques
Des pays africains ont lancé, jeudi 9 mars, le « Fonds bleu pour le bassin du Congo ». L’initiative, portée par le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, est l’un des grands projets pour un développement durable en Afrique présentés lors de la COP 22 de Marrakech. Les pays signataires s’engagent, dans cet accord, à œuvrer pour la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers et fluviaux du bassin du Congo, deuxième « poumon vert » de la planète après l’Amazonie, peuplé d’environ 93 millions d’habitants.
Redéfinir les bases de l’économie
L’initiative prévoit le financement de projets portant sur l’amélioration des 25 000 kilomètres de voies navigables, la construction de barrages hydro-électriques, le changement des mauvaises pratiques de pêche, le développement de l’écotourisme, l’irrigation pour l’agriculture… Le tout grâce à des subventions financières annuelles renouvelables de 100 millions d’euros, fournies par la contribution volontaire des pays signataires, de donateurs privés ou de bailleurs de fonds.
À travers ces projets, le but est « de redéfinir les bases de l’économie de la région du bassin du Congo, qui représente à lui seul 220 millions d’hectares, en passant de l’exploitation des forêts à un développement durable et innovant autour des eaux du [fleuve] Congo et de ses affluents », explique Jean-Yves Ollivier, président de la Fondation Brazzaville pour la paix et la préservation de l’environnement, à l’origine du projet porté par le président congolais. « L’or bleu » plutôt que « l’or vert », en somme, pour réduire la déforestation et la dégradation écologique du bassin.
Lutte contre les changements climatiques
La ministre congolaise de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, prévenait, en marge de l’ouverture de la conférence ministérielle sur la création du « Fonds bleu » à Oyo (Congo), que deux tiers des forêts du bassin du Congo pourraient être perdus d’ici 2040 si rien n’est fait. En cause, notamment, l’exploitation (souvent non contrôlée) de matières premières telles que le bois, le diamant, l’or et les métaux rares.
Douze pays concernés
Outre le Congo, les pays fondateurs du Fonds, sont l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Tchad, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Maroc, le Rwanda, la RDC, la Tanzanie et la Zambie.
La plupart de ces pays se sont déjà engagés, en mars 1999 à Yaoundé, en septembre 2002 à Johannesburg puis en février 2005 à Brazzaville, à soutenir une meilleure gestion des ressources forestières de la région.
« Il est temps que nous, les États africains, apprenions à compter sur nos propres moyens. Nous comptons beaucoup sur ce fonds pour résoudre certains problèmes auxquels nos États font face, notamment la désertification, la pollution des eaux », surenchérit le ministre tchadien de l’Environnement, Brah Mahamat.