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Pauvre mode de vie: Les Africains en danger de maladie chronique (OMS)

Une étude a montré que la vie urbaine et ses pièges modernes ont apporté de mauvaises habitudes aux pays africains en développement qui verront plus de morts de maladies chroniques que les maladies infectieuses d’ici 2030.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS)  qui a mené l’étude sur 33 pays, la plupart des adultes en Afrique ont au moins un facteur de risque augmentant leurs chances de développer des maladies mortelles telles que les maladies cardio-vasculaires, le cancer et le diabète.

Ces facteurs incluent le tabagisme, l’usage nocif de l’alcool, une mauvaise alimentation qui ne comprend pas les cinq portions recommandées de fruits et légumes par jour et de faibles niveaux d’activité physique.

L’auteur du rapport, Abdikamal Alisalad, a déclaré à l’AFP que le niveau des habitudes malsaines dans de nombreux pays africains est survenu comme un choc.
« Nous avons été surpris parce que nous pensions que nous ne verrions pas ce genre de situation actuellement. Nous nous attendions à ce que ce soit 30 ou 40 ans à partir de maintenant », a t-il dit.

Le fait qu’environ 46% des Africains souffrent d’hypertension artérielle (le plus élevé dans le monde) est très troublant.
Abdikamal Alisalad attribue l’augmentation des maladies non transmissibles aux changements dans les sociétés en développement.

«Les gens quittent les zones rurales, se rendent dans les régions urbaines et métropolitaines. Le groupe à revenu moyen croît, l’espérance de vie augmente également.»

Tandis que les industries du tabac, de l’alcool et de l’alimentation ont dû s’adapter à la conscience croissante de la santé en Occident, ce n’est pas le cas en Afrique.
L’étude de l’OMS a révélé que la consommation quotidienne de tabac varie de 5 à 26% en Afrique et ne fait que croître. Les cigarettes sont souvent une fraction du prix en Afrique qu’en Europe.

« Ils voient l’Afrique comme un terrain fertile en raison de la législation et les faiblesses politiques qui existent dans notre région, ils voient l’occasion de faire beaucoup de profit « , a déclaré Alisalad.

«Nous avons découvert que dans certains de nos pays, l’industrie de l’alcool est celle qui fait la politique de l’alcool. C’est absurde ».
La plupart des gens ne mangeaient pas suffisamment de fruits et de légumes et une hausse de la malnutrition et des régimes malsains signifiait que, paradoxalement, l’Afrique subsaharienne souffrait du double fardeau de la sous-alimentation et de l’obésité.

L’enquête a révélé qu’en moyenne 35% des personnes étaient en surpoids et que le temps moyen consacré à l’activité physique à moyenne ou à haute intensité variait de 21 minutes par jour en Mauritanie à 386 minutes par jour au Mozambique. Les femmes étaient plus susceptibles d’être inactives et en surpoids.

Le rapport montre que quelque 4 millions de personnes vont mourir de maladies non transmissibles (MNT) en Afrique d’ici à 2020, et ce chiffre dépassera celui des maladies infectieuses d’ici à 2030.

«Nous sommes toujours aux prises avec des maladies transmissibles … mais maintenant, vous voyez avec le nombre de personnes qui ont besoin de dépistage, de conseils et de traitement pour les maladies chroniques non transmissibles, notre système de santé ne peut pas faire face», a déclaré Alisalad.

«Le gouvernement devrait mettre en place des mécanismes de financement interne pour pouvoir faire face à ce fardeau croissant. Tout le système de santé devrait être réorganisé ou réorienté », a-t-il conclu.

Felicia Essan

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