Turquie: l’opposition dans les rues pour réclamer l’annulation des résultats du référendum
Des manifestants turcs sont encore dans les rues pour protester contre les résultats du référendum. Le principal parti d’opposition en Turquie a annoncé vendredi qu’il comptait introduire un second recours en justice. Et ce dans le but de faire annuler une décision de l’autorité électorale prise lors du référendum renforçant les pouvoirs du président Erdogan.
Le Parti républicain du peuple (CHP), principal parti turc d’opposition, a annoncé, vendredi 21 avril, qu’il allait saisir la plus haute Cour administrative pour faire annuler une décision contestée du Haut-Conseil électoral, lors du référendum sur les pouvoirs du Président Recep Tayyip Erdogan.
Bulletins non marqués du sceau officiel mais validés
L’opposition conteste la légalité d’une décision de dernière minute du Haut-Conseil électoral (YSK), de considérer comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel, affirmant qu’elle pourrait avoir favorisé la victoire du camp du oui, qui a remporté le scrutin d’une courte tête avec 51,4 % des voix, selon les résultats non officiels.
« Nous allons nous pourvoir devant le Conseil d’État [la plus haute cour administrative en Turquie] pour obtenir l’annulation de la décision de l’YSK d’autoriser les bulletins de vote non estampillés », a affirmé le vice-président du CHP, Bülent Tezcan, dans un communiqué cité par la chaîne CNN-Türk. Il a appelé l’YSK à ne pas publier le résultat officiel du scrutin tant que tous les recours n’auront pas été épuisés. « Que les citoyens aient voté oui ou non, nous allons poursuivre notre combat jusqu’à la fin pour protéger les droits des 49 millions de citoyens qui ont pris part au vote », a-t-il ajouté. L’YSK avait rejeté mercredi un premier recours présenté par le le CHP.
Un recours jugé futile
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a qualifié dans des déclarations à la presse le nouveau recours du CHP de « futile ». « Cela ne sert à rien de faire perdre du temps à tout le monde », a-t-il ajouté.
Une mission commune d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l’Europe a estimé lundi que le scrutin n’avait pas été « à la hauteur des critères » européens et souligné que la campagne s’était déroulée dans des conditions inéquitables favorisant le camp du oui.