Cameroun: un opposant demande que Paul Biya soit traduit devant la CPI
Dans un entretien relayé récemment par nos confrères du quotidien le Monde Afrique, John Fru Ndi, le président du SDF (Social Democratic Front), principal parti de l’opposition au Cameroun accuse le président Paul Biya d’être le principal responsable des dégâts causés par la crise Anglophone qui a causé la mort à plusieurs Camerounais.
Le président Fru Ndi se dit très remonté contre le chef de l’Etat Camerounais, en raison de son inertie et son indifférence face à ces multiples appels visant à attirer son attention sur les conséquences, pour qu’il prenne ses responsabilités afin d’éviter une crise anglophone qui annonçait déjà ses premiers signes.
A en croire le Chairman John Fru Ndi, c’est au mois de février qu’il s’était entretenu avec le président Camerounais à ce sujet.
« J’avais vu les choses arriver. On pouvait les éviter. Souvenez-vous, j’ai supplié Paul Biya. Au palais d’Etoudi, en février dernier, lorsque Paul Biya m’a salué, j’ai tiré sa main vers moi. Je lui ai parlé : « Monsieur le Président, si tu peux sortir de l’argent, libérer les otages et négocier avec Boko Haram, tu peux aussi pardonner ton propre peuple. » Mais il ne m’a pas écouté. Au lieu de cela, j’ai été accusé de vouloir empêcher que les « criminels » [anglophones] qu’ils avaient arrêtés soient jugés.»
Pour le président du SDF, le seul et unique responsable de la crise Anglophone, c’est le président Paul Biya. A cet effet, »il doit être traduit à la CPI (Cour Pénale internationale) pour répondre des crimes perpétrés dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun ». Lors de la journée du 1er octobre, date à laquelle les ressortissants des deux régions anglophones avaient décidé de proclamer leur indépendance symbolique, les forces de l’ordre avaient élu domicile dans les deux régions anglophones pour empêcher la tenue de cet événement.
Les deux régions avaient l’intention de proclamer l’indépendance de »l’Etat d’Ambazonia ». Face à la répression des Forces de l’ordre, les jeunes des deux régions n’ont pas reculé.
« Dans tous les coins qu’ils pensaient inaccessibles, les jeunes ont commencé à marcher, même dans le village du ministre Elvis Ngolle Ngolle. Les gens n’avaient plus peur. Vous croyez que j’en suis heureux ? Non, et Monsieur Biya est la seule cause de tout ça.» a déclaré le président John Fru Ndi.