Opération Barkhane: Macron s’attire de fâcheuses réactions du sahel et même de sa France
La réaction d’Emmanuel Macron relativement aux récentes manifestions « antifrançaises » sur certains sols du Sahel suscite de nouvelles répliques, plus vives et chaudes. A l’issue du sommet de l’Otan, le président a en effet annoncé une « convocation » à Pau des présidents des pays du G5 Sahel, destinée à mettre ces pays face à leurs responsabilités. Là-bas, le président français attend des dirigeants de ces pays des « réponses précises », a-t-il dit.
Au Burkina-Faso encore, le journal « Les Echos du Faso » résume à sa manière les mots forts d’Emmanuel Macron.« Pendant que je vous lave le dos, ne laissez pas vos concitoyens me taper sur le dos », formule-t-il. Et, ce que la population ouagalaise se demande, c’est si «Le président Roch Marc Christian Kaboré va-t-il répondre que nous préférons compter sur nos propres forces et rejeter l’aide des troupes françaises dans le combat contre le terrorisme ? », s’interroge donc Les Echos du Faso.
Dans le même temps, la Vie Sénégalaise qualifie le ton et les mots empruntés pour exprimer cette rencontre d’un « ordre à exécuter à la lettre ». Et que donc l’opération militaire Barkhane est « sans reproche ». La Vie Sénégalaise conclut : « Aux présidents du pauvre continent de parcourir des milliers de kilomètres pour se présenter [aux] pieds [d’Emmanuel Macron], qui veut des « réponses claires et assumées » de la part de ses gouverneurs. Pardon ! De ses pairs. C’est cela aussi l’indépendance à l’africaine ».
Et même en France, un quotidien réprouve l’initiative du chef de l’État. Le journal Libération, qui soutient que les mots du président donnent « l’impression de convoquer, et non d’inviter […] les présidents concernés pour « clarifier » la situation. »
Du Sahel à l’Afrique centrale, les internautes africains ne s’y méprennent pas, fustigeant cette attitude jugée « hautaine », pour beaucoup. La rencontre du 16 décembre, concerne les présidents Idriss Déby Itno du Tchad, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed El-Ghazouani de Mauritanie, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso et Ibrahim Boubacar Keïta du Mali.