Crise au Togo: l’ONU demande au gouvernement de revoir sa constitution. Explication
La situation actuelle au Togo ne laisse pas indifférente l’Organisation des Nations Unies. En visite dans le pays,le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Dr Mohamed Ibn Chambas, a effectué une visite à Lomé et s’est entretenu avec le Président Faure Gnassingbé et le chef de file de l’opposition, Jean Pierre Fabre
L’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Mohammed Ibn Chambas a déclaré que le Togo devrait suivre l’exemple des autres pays de l’Afrique de l’Ouest en limitant les mandats à deux pour empêcher que les manifestations ne se transforment en guerre politique.
Des milliers de personnes ont pris d’assaut les rues du pays au cours des quatre derniers jours pour exiger la démission du Président Faure Gnassingbe et mettre fin à une dynastie qui dure depuis plus de 50 ans.
«Le Togo devrait rejoindre les autres pays de l’Afrique de l’Ouest en révisant sa constitution», a déclaré Mohamed Ibn Chambas à Reuters lors d’une interview.
En confirmant cet entretien, le Président togolais a publié sur Twitter qu’il a discuté avec Ibn Chambas et que leurs discussions ont été meublées par les sujets portant sur les derniers développements politiques au Togo notamment la question des réformes institutionnelles et constitutionnelles ont meublé nos échanges. Il a ajouté que « Dr. Ibn Chambas, s’est félicité de l’adoption en Conseil des ministres de l’avant-projet de loi portant révision constitutionnelle ».
Suite à l’expulsion de Yahya Jammeh de la Gambie après sa défaite lors des élections en décembre dernier, tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, à l’exception du Togo, ont accepté de limiter le nombre de mandats à deux, ceci dans l’optique de mettre fin au syndrome de longévité au pouvoir.
«Notre objectif principal est de conseiller les Togolais à prendre ces mesures pour éviter une guerre», a-t-il ajouté. «Nous sommes dans une région où les défis en matière de sécurité sont réels et menaçants et nous ne voulons pas que cela devienne une guerre politique». Chambas a également exhorté le gouvernement à effectuer rapidement des changements.
Gnassingbe Eyadema, le père de Faure a pris le pouvoir après un coup d’État en 1967 et a régné pendant 38 ans avant sa mort. En 1992, il avait signé une constitution qui limitait les mandats à deux en réponse aux protestations avant de le modifier une décennie plus tard lorsqu’il a décidé de briguer un autre mandat.
Après sa mort en 2005, l’armée a violé la constitution en choisissant son fils comme Président à la place du chef de l’assemblée nationale, provoquant des manifestations qui avaient tuées au moins 500 personnes.