L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a à sa tête un nouveau chef. Il s’agit de l’Ethiopien, Adhanom Ghebreyesus. Il a été élu au terme de la 70e Assemblée annuelle tenue à Genève, mardi 23 mai dernier. Pour la première fois, Adhanom Ghebreyesus devient le premier africain à diriger l’OMS.
Ancien ministre de la Santé de 2005 à 2012, puis ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2016, le nouveau chef de l’Oms est diplômé en biologie et infectiologie
M.Tédros Adhanom Ghebreyesus a présidé le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Institutions pour qui, selon l’OMS, il a décroché des financements records. Aujourd’hui, il est d’ailleurs considéré comme un spécialiste reconnu de la malaria et du VIH.
Aussitôt élu, l’ambassadeur éthiopien auprès de l’Onu à Genève, M. Negash Kibret. n’a pas caché sa joie en ces termes : « C’est un jour historique pour l’Ethiopie et pour l’Afrique »
Il succède ainsi à la chinoise Margaret Chan qui achève ses deux mandats de cinq ans à la tête de l’agence onusienne.
Pour la petite histoire, la candidature de l’Ethiopien a été soutenue par l’Union africaine. Le seul programme de l’heureux élu, c’est de servir les Etats membres de l’Oms.
« Je veux servir les Etats membres de l’OMS, c’est le seul programme. Remontons-nous les manches », a déclaré Tédros Adhanom Ghebreyesus après son élection.
L’Ethiopien va prendre les rênes de l’organisation le 1er juillet 2017.
Le nouveau chef de l’Oms a, dans la foulée de son élection, formulé cinq promesses qui, dit-il, devraient donner le ton de son mandat.
La première est de travailler sans relâche, à la mise en place d’une couverture santé universelle : « Ce sera le centre de gravité de notre activité. C’est une question d’engagement politique. Il existe plusieurs options pour y parvenir. L’important c’est que les Etats y parviennent »
Renforcer les capacités des pays à répondre en urgence aux épidémies est la deuxième promesse. Il a rappelé qu’il l’avait fait pour son propre pays.
Troisième engagement : développer les systèmes de santé locaux, pour les soins de première ligne, le recueil des données, mais aussi la lutte contre les maladies non transmissibles, en agissant sur les déterminants sociaux de la santé et contre la résistance aux antimicrobiens, qui nécessite « une stratégie plus agile ».
Le nouveau DG n’a pas oublié les personnels de l’institution pour sa quatrième promesse, dont il veut stimuler l’état d’esprit » pour faire de l’OMS une organisation de classe mondiale ».
Enfin, dernière assurance donnée, celle des procédures financières et d’évaluation des programmes plus rigoureuses : « sous ma direction, l’OMS sera comptable de ses actes et sera transparente, à la recherche d’une amélioration continue ».
Aujourd’hui âgé de 52 ans, c’est donc la consécration pour Tédros Adhanom Ghebreyesus même si son élection ne s’est pas faite sans heurts. Des dissidents éthiopiens l’ont accusé d’avoir été complice dans la répression de la contestation Oromo et Amhara qui a officiellement fait près de 700 morts l’an dernier.
Il a aussi été accusé d’avoir dissimulé trois épidémies de choléra quand il était ministre. Des faits démentis par Addis-Abeba, rapportent de nombreux médias locaux.
Yao Junior L.
