Monde: nouveau bras de fer entre les Etat-Unis et l’Iran
Les États-Unis ont adopté ce mardi de nouvelles sanctions contre l’Iran. Ces sanctions sont en représailles du programme de missiles balistiques de l’Iran. Washington a décidé cependant de ne pas sortir de l’accord international de 2015 sur le programme nucléaire de la République islamique, contrairement à la promesse de campagne de Donald Trump.
Ces sanctions juridiques et financières du département d’État et du Trésor ont pour cible 18 personnes et entités iraniennes. Elles sont soit liées aux missiles balistiques, soit au corps des Gardiens de la révolution, armée d’élite de la puissance chiite.
Bilan monstrueux en matière de droits de l’Homme
Le département d’État a reproché à Téhéran son « appui déterminé » au président syrien Bachar al-Assad et aux rebelles Houthis au Yémen. En outre, la diplomatie américaine réclame la « libération immédiate de tous les Américains injustement détenus en Iran », dont le dernier en date, Xiyue Wang, un doctorant condamné ce week-end à dix ans de prison pour « infiltration ».
Du côté du nucléaire, il a été certifié que l’Iran « respectait » les termes de l’accord en vigueur depuis le 16 janvier 2016, et que l’administration continuerait donc à lever les sanctions qui y sont directement liées.
Notons que l’autorité onusienne de surveillance du JCPOA avait félicité en juin, l’Iran pour le respect de ses engagements (démantèlement des deux tiers de ses centrifugeuses, renoncement à 98 % de son stock sensible d’uranium et bétonnage du cœur de son réacteur à eau lourde).
Réaction de Téhéran
Mais, stratégiquement, le président Trump a pris le contre-pied de Barack Obama : il a resserré les rangs
Pour Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne de passage au siège de l’ONU, à New York, les Etats-Unis enverraient un message contradictoire sur leur respect de l’accord à long terme. Le diplomate explique cela par le rapprochement des Etats-Unis de l’Arabie saoudite, sunnite et d’Israël, et l’appel à « isoler » le rival iranien chiite. De plus, Javad Zarif accuse l’administration Trump d’avoir pris « des sanctions illégales dans le but d’empoisonner le climat international ».
Par conséquent, Téhéran a promis en représailles qu’elle sanctionnerait « de nouveaux individus et entités américains ayant agi contre le peuple iranien et d’autres peuples musulmans de la région ».
Par ailleurs, le Parlement iranien a ouvert une procédure pour voter une loi pour lutter contre les actions « terroristes » et « l’aventurisme » de Washington.