Bien qu’elle a été élaboré, votée et édictée, la nouvelle constitution d’Alpha Condé n’est pas encore prête à être gobée par les Guinéens. Plusieurs organisations de la société civile dénoncent un hiatus entre le texte approuvé par les Guinéens lors du référendum du 22 mars dernier et le texte qui a été publié au Journal officiel le 14 avril 2020.
« Délinquance juridique », voilà ce dont souffre la nouvelle constitution d’Alpha Condé selon le Barreau des Avocats. Alors qu’elle fait toujours l’objet de vives contestations dans la sphère politique guinéenne, il apparait qu’une « tromperie » a été démasquée, sans doute orchestrée par le pouvoir de Conakry.
Comment comprendre que le texte approuvé par les Guinéens lors du référendum du 22 mars dernier n’est pas le même que celui publié au Journal officiel le 14 avril 2020 ?
Se refusant à un argumentaire quelconque du gouvernement, le Barreau des Avocats demande le retrait pur et simple de la Loi fondamentale.
Il s’agit au total de 21 modifications dans cette Loi dont deux vivement reprouvées par les juristes. D’abord la possibilité pour des candidats indépendants de briguer des mandats électifs disparaît. C’était une innovation du texte soumis à référendum le 22 mars. Selon la nouvelle Constitution, il faut appartenir à un parti politique et être parrainé par des électeurs pour être candidat à une élection.
Par ailleurs, le nouveau texte renforce les attributions du président, en le dotant des pouvoirs réglementaires. Il revient ainsi au chef de l’Etat, et non au Premier ministre, de signer des décrets sur le plan territorial.
Aucun membre du gouvernement ne s’est pour l’heure exprimé sur la question.