Une nouvelle affaire DSK éclate!
Décidemment les problèmes ont trouvé leur parrain, qui n’est autre que Dominique Strauss Kahn (DSK). Selon France Inter, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour escroquerie et abus de biens sociaux visant notamment Dominique Strauss-Kahn. Au cœur du dossier, LSK, la société qu’il présidait au Luxembourg.
LSK, un acronyme derrière lequel se tenaient deux hommes : Thierry Leyne, un ambitieux homme d’affaires franco-israélien de 49 ans, et DSK, 66 ans, patron du FMI jusqu’à sa démission en mai 2011.
En octobre 2013, DSK, qui veut rebondir, s’associe au financier Thierry Leyne, avec qui il se retrouve au Soudan du Sud pour inaugurer la National Credit Bank. Le pays, qui vient d’obtenir son indépendance, se traîne une réputation sulfureuse. Le FMI s’inquiète des réseaux de blanchiment d’argent. Une situation que l’ancien patron de l’institution ne peut ignorer.
De retour en Europe, Dominique Strauss-Kahn et Thierry Leyne annoncent la création d’une banque d’affaires, LSK, et d’un fonds d’investissement réservé aux puissants de ce monde. Dominique Strauss-Kahn en devient le président. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Dans le monde de la finance, la réputation de Thierry Leyne n’est pas parfaite; sa société est surveillée de près par les autorités financières du Luxembourg – où elle est installée –, qui décident de ne pas accorder l’indispensable licence à LSK, sésame au lancement des activités de la banque d’affaires. C’est le début de la fin. Quelques mois plus tard, il est retrouvé mort en bas de la tour luxueuse de Tel-Aviv dans laquelle il possède un appartement.
La suite ressemble à une déroute en rase campagne. Le 3 octobre 2014, LSK est condamné par le tribunal de Luxembourg à rembourser 2 millions d’euros à La Bâloise Vie. Mais le groupe est insolvable. La faillite se profile. LSK accuse alors une perte de 12,8 millions d’euros. La société vient de contracter deux nouveaux prêts, ce qui porte son endettement à 50 millions d’euros. Sentant les problèmes venir, DSK démissionne en toute discrétion de son poste de président du conseil d’administration.
A cette occasion, le fisc luxembourgeois ouvre une enquête et découvre que 75 000 euros d’arriérés d’impôts, prélevés ici à la source sur les salaires, n’ont pas été réglés. Restent les questions. Où est passé l’argent ? DSK connaissait-il les pratiques douteuses qui avaient cours dans le groupe qu’il présidait ?
Il est révélé que LSK affiche 100 millions d’euros de dettes, que le groupe est impliqué dans le scandale des «Panama papers» et qu’il aurait ouvert 31 sociétés offshores pour le compte de ses clients. Des investisseurs portent plainte pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance. Dominique Strauss-Kahn affirme n’avoir été au courant de rien.
Que dit la défense de DSK?
« Il n’a jamais exercé aucune fonction opérationnelle […] La direction de l’entreprise était assurée par Thierry Leyne », écrit l’avocat de l’ancien socialiste, Me Jean Veil, au parquet de Paris. Il ajoute : « Sa signature figure sur plusieurs procès-verbaux de conseils d’administration de LSK auxquels il n’a jamais participé ».
Comment l’ex-directeur du FMI s’est-il retrouvé dans cette affaire? Pourquoi s’est-il associé à Thierry Leyne, malgré sa mauvaise réputation? Quel a été son rôle? Que savait-il des pratiques frauduleuses présumées de l’entreprise dont il était le président? Tellement de questions dont DSK devra bientôt répondre.