Nigeria : Un condamné à mort âgé de 100 ans sollicite la grâce
Celestine Egbunuche, un détenu condamné à la peine de mort, a été surnommé le « plus vieux prisonnier » du Nigéria dans le cadre d’une campagne réclamant sa libération.
Ce dernier âgé de 100 ans a déjà passé 18 ans en prison après avoir été reconnu coupable d’avoir organisé un meurtre, rapporte nos confrères de BBC.
Son fils Paul Egbunuche, 41 ans, purge également une peine pour meurtre. Ils ont tous deux été accusés d’avoir embauché des personnes pour kidnapper et tuer un homme à la suite d’un prétendu conflit foncier dans l’État d’Imo. Ils ont été arrêtés en juin 2000 puis condamnés à mort en 2014.
Paul Egbunuche affirme que son père n’est plus vraiment capable de parler et qu’il n’est plus conscient de son environnement.
« Quand vous lui demandez quelque chose, il dit autre chose. Le médecin m’a dit que c’est à cause de son âge, il est devenu comme un enfant. »
« Il y a des moments où il me demande : « Que font ces gens (détenus) ici ? »
Paul dit qu’il ne lâche plus son père d’une semelle depuis que sa santé a commencé à se détériorer en prison. Il souffre de diabète et d’une déficience visuelle.
Le père et le fils partagent une cellule avec d’autres condamnés à mort : « Quand je me lève le matin, je fais bouillir de l’eau pour le laver. Je change ses vêtements, puis je lui prépare à manger. Je suis toujours proche de lui, je discute et je joue avec lui. »
Paul affirme que les autres détenus l’aident parfois à prendre soin de son père et que beaucoup d’entre eux veulent que son père soit libéré.
Le 4 août dernier, après le centième anniversaire de son père, des campagnes ont été lancées pour la libération de Celestine Egbunuche.
Les dernières statistiques du service pénitentiaire nigérian montrent que plus de 2 000 personnes sont sous le coup d’une condamnation à mort au Nigeria, dont beaucoup attendent des années avant d’être exécutées.
La peine de mort n’est pas couramment appliquée au Nigéria. Entre 2007 et 2017, il y a eu sept exécutions, dont la dernière en 2016, selon Amnesty International.
Toutefois, les juges appliquent toujours la peine de mort pour des infractions telles que la trahison, l’enlèvement et le vol à main armée.
Crédit photo : bbc