Selon une enquête de l’agence Reuters publiée le 7 décembre, l’armée nigériane aurait mis en place un » programme secret » pour procéder à des avortements forcés d’anciennes otages des djihadistes, dans le nord-est du Nigeria.
L’armée nigériane a-t-elle mené, depuis dix ans, un programme secret d’avortements pour mettre fin aux grossesses de jeunes filles enlevées par le groupe terroriste Boko Haram ? C’est ce qu’affirme l’agence de presse Reuters, à la suite d’une enquête détaillée.
D’après cette enquête de l’agence de presse américaine, c’est au moins 10.000 femmes et adolescentes, pour la plupart ancienne otages de Boko Haram, qui ont subi des avortements forcés. Ces victimes avaient été kidnappées et violées par des militants islamistes du mouvement fondamentaliste islamiste né dans le nord-est du Nigeria en 2002.
Des 33 femmes et filles ayant accepté de témoigner, une seule a affirmé avoir donné son consentement. « Si vous partagez cela avec quelqu’un, vous serez sérieusement battu », les menaçaient ensuite les forces nigérianes.
Selon les témoignages, les forces nigérianes ont usé de tous les moyens possibles pour faire avorter leurs otages enceintes de quelques semaines ou mois. Ce sont entre autres les injections, les pilules mystérieuses, les pseudo-médicaments.
En plus de ces accusations d’avortement, l’agence de presse américaine révèle l’existence de massacres en série d’enfants, toujours par l’armée nigériane. Une quarantaine de soldats et civils ont affirmé avoir vu l’armée nigériane tuer les enfants, ou aperçu des cadavres à la suite d’opérations militaires. Au total, plusieurs milliers d’enfants auraient été tués selon les estimations, des nouveau-nés aux adolescents.
Amnesty International a appelé les autorités nigérianes à mener « immédiatement une enquête » sur ces révélations, mais ces dernières, pour le moment, nient les conclusions de Reuters.