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Nigeria : le prix du baril influence les marchés financiers

On le sait, le Nigeria est le premier producteur africain de pétrole. Ses réserves prouvées sont supérieures à 37 milliards de barils ce qui devrait lui donner un avantage compétitif considérable par rapport aux autres économies africaines. Rien n’est moins vrai et c’est l’ensemble de l’économie qui est aujourd’hui sous le joug du prix du baril.

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Lien entre cours du pétrole et actions nigérianes

Les investisseurs qui souhaitent miser sur l’économie nigériane se posent légitimement la question de la dépendance entre le cours des actions nigérianes et le prix du pétrole.

Plusieurs études ont confirmé l’existence d’un lien entre les marchés financiers nigérians et le prix du baril. Néanmoins, ces études ont également mis en évidence plusieurs subtilités liées à ce lien.

La question est importante. Aujourd’hui, il est très simple pour un individu qui souhaite investir sur les marchés de télécharger une application de trading en ligne de CFD afin de prendre des positions shorts ou longues sur des actions nigérianes voire sur des indices liés à la bourse nigériane. L’investisseur amateur ou professionnel devra donc également tenir compte de l’évolution du prix du pétrole pour déterminer quels sont les trades les plus judicieux à réaliser et anticiper par exemple des variations de cours.

Le pétrole, une matière première volatile

Au sein des matières premières ou commodities, le pétrole est l’un des produits dont le prix varie le plus. Les équilibres sont délicats entre désidératas de l’OPEP, intérêts divergents des pays producteurs, contraintes écologiques et coûts de production. On constate cette relative volatilité dans le graphique ci-dessous.

Nigeria : le prix du baril influence les marchés financiers
Source : IG.

Ces fluctuations impactent l’ensemble de l’économie mondiale et, de manière plus significative, les pays producteurs de pétrole. Donald Trump ne cache d’ailleurs pas sa volonté de faire diminuer les prix pour dynamiser la croissance américaine.

L’économie nigériane trop dépendante du prix du pétrole ?

Le Nigeria a appris à craindre cette volatilité et son impact sur l’économie locale. La chute du prix du baril entre 2014 et 2016 a entraîné toute l’économie dans une récession dont le Nigeria parvient tout juste à émerger.

Le pays a-t-il appris des erreurs passées ? Rien n’est moins sûr. Le Nigeria traîne la patte pour se conformer aux accords négociés à Vienne en Décembre 2018 avec les autres pays producteurs de pétrole. Abuja s’était engagé à réduire sa production de 40 000 barils par jour mais les autorités semblent réticentes à obtempérer. On comprend que la perspective de retombées économiques rapides séduise le gouvernement après les élections de février 2019. Néanmoins, une chute du prix du baril serait catastrophique pour le budget nigérian et ferait tache d’huile dans plusieurs pays du continent africain. Ce scénario est donc à éviter à tout prix.

Perspectives pour 2019

On le sent, l’OPEP rencontre des difficultés pour maintenir un consensus au sein des pays membres et il en faudrait peu pour que l’alliance s’effrite. Si c’est le cas, l’économie nigériane, déjà fragilisée, devrait en pâtir directement. Les prévisions pour l’économie nigériane en 2019 sont loin d’être optimistes.

Rappelons que l’Etat nigérian est investisseur dans beaucoup d’entreprises pétrolières via des joint ventures. En outre, parmi les entreprises cotées à la bourse nigériane, 13 d’entre elles sont actives dans le secteur oil & gas et un nombre considérable (environ 70 sur un total de 170 en mai 2018) sont des entreprises financières qui, indirectement, ont des intérêts éventuels dans l’industrie pétrolière. Pour les investisseurs intéressés, la bourse nigériane propose un indice sectoriel lié au secteur pétrole et gaz, l’indice NSE Oil & Gas (NSEOILG5).

Francky

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