À moins d’un retournement de situation spectaculaire, le président Mohamed Bazoum a définitivement perdu le pouvoir. Au terme de 24H de complexe militaire, Bazoum a été démis de ses fonctions. Lorsqu’ils sont enfin apparus sur les écrans de la télévision nigérienne, les officiers qui ont chapeauté l’opération ont donné leurs motivations profondes.
Les militaires nigériens, en tout cas ceux qui ont fait le coup d’Etat contre Bazoum, n’ont pas tardé à fournir les raisons de leur action. Selon le Colonel Amadou Abdramane, apparemment porte-parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l’armée nigérienne a été obligée de prendre toutes ses responsabilités pour libérer Bazoum. Que reprochaient-ils exactement au président déchu ? Ce sont eux-mêmes qui le disent dans leur allocution.
Accentuée par une crise sécuritaire jugée sans précédent, « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance, économique et sociale », allèguent les officiers qui ont décidé alors de mettre un terme au régime naissant, mais claudicant de Mohamed Bazoum. L’homme qui a toujours été dans les pas de Issoufou quitte le pouvoir.
Pour les militaires donc, Bazoum conduisait le Niger dans une impasse. Vrai ou faux. Ce sont les arguments qu’ils avancent. Dans leur foulée, les soldats et officiers qui ont, fait le coup sont déterminés à ne plus entendre parler de son retour au pouvoir. À cet effet, l’armée a pris des mesures drastiques. Tout cela devrait pouvoir calmer les ardeurs de ceux qui veulent jouer les pyromanes.