Le Niger a-t-il été victime d’une tentative de coup d’Etat dans la nuit du 30 au 31 mars 2021 ? C’est ce que l’enquête qui est en cours va tenter de révéler. Officiellement, les autorités annoncent avoir déjouer un coup, mais le fait que ce coup arrive à la veille d’une manifestation de l’opposition intrigue.
Selon le correspondant de France 24 qui se trouve dans la ville de Niamey, « Des tirs à l’arme lourde ont été entendus pendant une demi-heure dans le quartier du palais. La garde présidentielle a repoussé cette attaque et la situation semble être revenue sous contrôle. » C’est l’information qui circule depuis ce matin sur la situation politique au Niger.
Un Ivoirien vivant aussi à Niamey a confirmé que des tirs avaient été entendus dans la nuit. Il raconte que ces tirs étaient intenses et ont déchiré la nuit. Ce matin, il explique être resté chez lui en attendant d’y voir plus clair. La ville de Niamey est plongée dans un calme précaire et les informations réelles sur la situation tombent à compte-goutte.
Si les autorités annoncent que la situations est sous contrôle avec l’arrestation de plusieurs militaires, beaucoup de personnes s’interrogent sur l’effectivité même dudit coup d’Etat manqué. En effet, pour des Nigériens proches de l’opposition, ce coup est une manœuvre du pouvoir. Une manœuvre qui vise à tuer dans l’œuf la série de manifestations que projetait l’opposition.
La concomitance du coup d’Etat présumé et les manifestations de l’opposition est tout de même curieuse. Parce qu’in fine, le pouvoir peut aussi avoir organisé ce coup pour instaurer des mesures de restrictions des libertés démocratiques.
Prétextant la situation en cours, il serait facile pour Mahamadou Issoufou d’instaurer l’Etat d’urgence et autres mesures sécuritaires pour que l’investiture de son poulain se passe sans anicroches. Et le tour sera joué, alors que la contestation est prégnante. Les services secrets, dont Bazoum est membre, ont cette capacité de créer des affaires dans l’affaire…