Myanmar: plus de 100 morts dans la répression des manifestants, les généraux font la fête après le massacre
Le massacre de plus de 100 opposants au Coup d’État mené par l’armée au Myanmar a suscité de l’indignation dans monde entier. Les ministres de la défense de 12 pays ont condamné l’armée.
Les États-Unis ont accusé les forces de sécurité d’avoir « fait régner la terreur » samedi, journée la plus meurtrière depuis le coup d’État du mois dernier.
Le chef du coup d’État, Min Aung Hlaing, et ses généraux ont tout de même organisé une fête somptueuse le soir même du massacre pour la Journée des forces armées.
Plus de 400 personnes ont été tuées lors de la répression des manifestations au Myanmar depuis le coup d’État du 1er février.
Les militaires ont pris le contrôle de ce pays d’Asie du Sud-Est après des élections remportées haut la main par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi.
Quelle a été la réaction de la communauté internationale ?
Les chefs de la défense d’une douzaine de pays, dont le Royaume-Uni, ont publié dimanche une déclaration commune condamnant les actions violentes de l’armée.
Les États-Unis, le Japon et l’Australie figuraient également parmi les signataires d’une déclaration qui se lisait comme suit : « une armée professionnelle respecte les normes internationales de conduite et est responsable de la protection – et non du préjudice – des personnes qu’elle sert ».
Le gouvernement britannique a également appelé tous les ressortissants britanniques présents au Myanmar à « quitter le pays dès que possible ».
Le bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du développement (FCDO) a déclaré que cet appel « fait suite à l’augmentation significative de la violence le 27 mars».
Les forces de sécurité ont ouvert le feu dans plus de 40 endroits samedi. La fusillade au centre commercial, Yangon, a fait des dizaines de morts, mais des tueries ont été enregistrées dans le nord, et l’extrême sud.
Les États-Unis ont déclaré qu’ils étaient « horrifiés » par ces meurtres. Le secrétaire d’État Antony Blinken a accusé l’armée de « sacrifier la vie du peuple pour servir une minorité. »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément choqué » par la violence. Le rapporteur spécial des Nations unies, Tom Andrews, a appelé à un sommet international d’urgence.
La Chine et la Russie ne se sont pas encore prononcées, ce qui signifie qu’il pourrait être difficile d’agir par le biais du Conseil de sécurité des Nations unies, où elles ont un droit de veto.
Pourquoi les généraux ont-ils fait la fête ?
La luxueuse fête militaire de samedi a été organisée pour marquer la Journée annuelle des forces armées, qui commémore le début de la résistance militaire du Myanmar contre l’occupation japonaise en 1945.
L’événement a suscité la colère de certains sur les médias sociaux, notamment de l’activiste birman Maung Zarni.
Crédit photo : bbc
