Mutinerie en Côte d’Ivoire : ce que pense la représentante de l’ONU
La Côte d’Ivoire vient une fois encore d’être secouée par une mutinerie. Cette fois-ci, ce sont les forces spéciales basées à Adiaké (au sud-est du pays) qui sont montés au créneau pour revendiquer.
Le mardi 7 février 2017, les éléments des forces spéciales sont entrés dans une colère noire pour exiger les mêmes avantages financiers, une augmentation de leur solde et le paiement de primes.
Les mutins ont fait usage de leurs armes à feu, provoquant la peur au sein de la population. Les habitants se sont terrés chez eux.
» Il y a eu une petite mutinerie au niveau de Bouaké. Ils (les autorités de Côte d’Ivoire, ndlr) ont satisfait immédiatement à leur requête. Nous qui sommes à l’arrière garde, nous qui donnons nos poitrines pour que ce pays-là puisse avancer… », avait déclaré l’un des mutins sur les antennes de la Radio France internationale.
En clair, les forces spéciales estiment avoir été lésés par les autorités ivoiriennes. Ils réclament donc une sorte de justice.
Ce n’est pas la première fois en ce début d’année que les armes crépitent en Côte d’Ivoire. Une mutinerie avait secoué le pays. Née à Bouaké (centre), la grogne militaire avait gagné Daloa (centre-ouest) et Korhogo (nord).
Des négociations entamées entre le gouvernement et les mutins ont permis de trouver un accord. Les revendications des insurgés avaient été prises en compte par Alassane Ouattara, le président de la République.
Le gouvernement ivoirien a versé cinq millions de francs CFA à chaque soldat.
Face à tout ceci, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la Côte d’Ivoire, Aïchatou Mindaoudou, est sortie de sa réserve. Elle a indiqué que » la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire est stable. Les institutions nationales chargées de la sécurité ont démontré leur capacité à prendre en charge de façon efficace et équilibrée les menaces sécuritaires latentes tant au plan interne qu’externe.
Elle croit aussi que « des défis subsistent quant à l’équipement adéquat et au financement des agences chargées de l’application de la loi ».
Elle a poursuivi en ces termes:
« Il est vrai que certains éléments des forces armées se sont mutinés en janvier pour réclamer des émoluments et l’amélioration de leurs conditions de vie. D’autres éléments appartenant à la gendarmerie, aux gardes pénitenciers, aux pompiers ont tenté de suivre le mouvement en formulant les mêmes revendications. Ces mutineries ont révélé que des efforts doivent encore être faits pour l’amélioration des conditions de vie des soldats et la mise en place d’une armée professionnelle ».