Mort de George Floyd : la justice la qualifie de « meurtre », les 04 policiers sont inculpés
Après plusieurs jours de manifestation au cours desquels une importante partie de la population américaine réclamait justice pour George Floyd, les autorités ont finalement requalifié son décès. Alors qu’au départ, la mort de George Floyd avait été qualifiée d’homicide involontaire, la justice l’a finalement requalifié de « meurtre » à Minneapolis le 25 mai dernier.
Suite aux manifestations violentes accompagnées de pillages qui avaient eu lieu la nuit dernière, le président Trump avait menacé de déployer l’armée « pour régler rapidement le problème », des propos immédiatement dénoncés par l’opposition.
Mais le secrétaire américain qui est visiblement en désaccord avec le président Trump n’a pas caché qu’il était opposé à l’idée de déployer les soldats dans les grandes villes.
» Je ne suis pas favorable au décret de l’état d’insurrection qui permettrait au milliardaire républicain de déployer des soldats d’active face à des citoyens américains, et non des réservistes de la Garde nationale comme c’est actuellement le cas », a déclaré Mark Esper.
Pour sa part, Jim Mattis, l’ex-ministre de la Défense de M. Trump qui avait démissionné, a accusé à son tour le président de « diviser » l’Amérique.
« De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n’essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d’essayer », a écrit l’ancien général des Marines.
Donald Trump a réagi à cette sortie sur twitter en qualifiant M. Mattis de « général le plus surestimé du monde » et de « chien fou ». « Je suis content qu’il soit parti ! », a insisté le locataire de la Maison-Blanche.
Du côté de la justice, à la suite de l’enquête sur la mort de George Floyd, de nouvelles inculpations ont permis de calmer la contestation dans les rues.
Derek Chauvin, le policier qui s’est agenouillé sur le cou du quadragénaire pendant plus de huit minutes, provoquant sa mort, avait dans un premier temps été inculpé seulement d’homicide involontaire. Dès à présent, il est inculpé pour « meurtre non prémédité». Une telle accusation est passible de 40 ans de prison.
Les trois autres agents qui l’accompagnaient sont également poursuivis, pour complicité, et placés en détention. Une décision qui a apporté une grande satisfaction à la famille de George Floyd.
Les demandes formulées par les manifestants dans tout le pays ont donc finalement été prises en compte:
« Le problème c’est qu’il a fallu que nous descendions dans les rues et que nous coupions littéralement des ponts et des autoroutes pour obtenir justice », déplore Brian Carter, Américain noir de 29 ans rencontré par l’AFP lors des manifestations organisées à New York.
« Si quatre hommes noirs avaient tué une personne blanche, ils auraient été arrêtés sur place. Ça ne se passe pas comme ça pour nous », souligne-t-il.
Le gouverneur du Minnesota a indiqué pour sa part que l’inculpation des quatre policiers est une opportunité de « s’attaquer au problème du racisme institutionnalisé et de l’impunité » qui ont abouti à la mort de George Floyd. « C’est probablement notre dernière chance d’y remédier, en tant qu’État et nation », a-t-il dit.
L’ancien président Barack Obama a quant à lui salué le « changement de mentalité en cours », qui pourrait aboutir à des réformes au niveau national. « Rappelez-vous que ce pays a été fondé sur un mouvement de protestation. Ça s’appelle la révolution américaine », a lancé M. Obama lors d’une visioconférence avec des militants.
À Los Angeles, le maire Eric Garcetti a décidé de réduire le budget de la police pour investir dans des programmes sociaux et éducatifs à destination des communautés noires. Le maire démocrate a renoncé à l’augmentation du budget de la police l’an prochain et décidé d’allouer 250 millions de dollars à de tels programmes.
À Washington un important dispositif policier a été une nouvelle fois déployé pour boucler l’accès à la Maison-Blanche, même si les autorités ont dit s’attendre à des rassemblements pacifiques.
L’on se souvient que les abords de la Maison-Blanche avaient été évacués manu militari pour permettre à Trump de sortir dans la rue et poser avec un exemplaire de la Bible devant la petite église qui fait face au centre du pouvoir exécutif américain.
Aux dernières nouvelles, la police a procédé à l’arrestations des manifestatnts; 10 000 arrestations dans tout le pays, selon une estimation reprise par les médias américains.
Crédit photo: Maroc Diplomatique