Le pays le plus pauvre de l’Europe occupera à partir du 1er janvier, un mandat de six mois à la tête de l’Union Européenne.
Dix ans après son adhésion, c’est un défi que les habitants du pays de la Bulgarie doivent relever.
Mais les sentiments sont mitigés.
En effet, critiqué pour son inefficacité face à une corruption endémique, la Bulgarie mise aussi sur sa première présidence du Conseil de l’UE pour améliorer son image.
Admise au sein de l’UE en 2007, la Bulgarie cherche à convaincre qu’elle est digne enfin d’intégrer l’espace Schengen et, à plus long terme, la zone euro.
La capitale bulgare accueillera dès le 18 janvier de nombreuses délégations: des commissaires, des ministres, divers fonctionnaires et des escouades de journalistes.
En tout, quelques 22 000 personnes, qu’il faudra loger, nourrir et accompagner. De quoi donner des sueurs froides aux organisateurs.
Des jeunes se sont proposés pour leur prêter main-forte, en tant que traducteurs, agents d’accueil, estafettes…
Le poids de cette responsabilité se lit déjà sur leurs visages, sérieux et tendus. Pour Evguenia Koldanova, leur présence est certainement le meilleur indicateur de la ferveur européenne des Bulgares: pour les 176 places disponibles, ils étaient plus du double à postuler, et cela dans un pays qui reste le plus pauvre de l’UE: «Le bénévolat n’est pas vraiment populaire chez nous», reconnaît-elle.
Dans le contexte du Brexit, la réduction probable du budget de l’UE après 2020, inquiète particulièrement les pays de l’Est, grands bénéficiaires des fonds européens.
«Le slogan de la présidence bulgare est « L’union fait la force »», souligne la ministre des Affaires étrangères Ekaterina Zaharieva auprès de l’AFP.
Elle appelle à «faire preuve de solidarité quant à la protection des frontières extérieures de l’UE au lieu de dresser des clôtures à l’intérieur».
Emeraude ASSAH