« Mon enfant ne sera pas baptisé par un Noir » : un prêtre nigérian menacé de mort en Allemagne
Victime de racisme et de menaces de mort, un prêtre nigérian officiant en Allemagne s’est finalement résolu à quitter sa paroisse.
Selon les responsables catholiques en Allemagne, le prêtre Patrick Asomugha, qui est à la tête d’une paroisse dans le Rhénanie-Palatinat, située dans le centre-ouest de l’Allemagne, quittera son poste cette semaine.
« Les inquiétudes pour la sécurité et le bien-être du pasteur Asomugha rendent cette décision inévitable. Il serait irresponsable de continuer à exposer le pasteur Asomugha à cette menace », a déclaré Andreas Sturm, vicaire général du diocèse de Spire, dans un communiqué.
Curé de la paroisse de Queidersbach depuis 2017, les hostilités envers l’homme de couleur ont commencé mi-2019. Le presbytère dont il avait la charge avait subi des dommages matériels importants après deux entrées par effraction, et les pneus de sa voiture avaient été crevés.
Il a ensuite été confronté à des remarques racistes lors de services religieux. Selon les médias locaux, un parent avaient déclaré en juin dernier : « Je ne laisserai pas mon enfant être baptisé par un noir. »
Pendant la communion, un paroissien aurait également dit : « Je ne prends rien de ces sales mains noires. »
En mars, les pneus de la voiture d’Asomugha ont été crevés et une menace de mort a été placardée sur la porte de son garage. Deux jours plus tard, des inconnus ont jeté des bouteilles sur la porte de son presbytère.
« L’attaque contre moi a rendu presque impossible une vie paroissiale normale à Queidersbach. Je ne peux plus remplir mes fonctions de prêtre dans ces conditions », a déclaré Asomugha dans un communiqué.
Le diocèse de Spire a déclaré qu’il se verrait confier une nouvelle mission à partir de cet été. Les jeunesses catholiques de Spire ont exprimé leur « honte profonde » qu’une telle affaire se produise « dans le contexte de notre église », condamnant « toutes les formes de violence psychologique et physique contre les personnes. »
En 2016, le prêtre congolais Olivier Ndjimbi Tshiende a dû quitter sa paroisse en Bavière après avoir été victime de racisme et menacé de mort en raison de son soutien à l’accueil des réfugiés étrangers.
Crédit photo : facetofaceafrica