Amr Warda, accusé de harcèlement sexuel: Mohamed Salah met la toile en colère par sa réaction
Mohamed Salah est sous le feu de critiques pour avoir apporté son soutien à son coéquipier Amr Warda, accusé d’harcèlement sexuel.
La semaine dernière, le milieu de terrain Amr Warda a été suspendu de la CAN après que plusieurs femmes ont diffusé sur les réseaux sociaux des captures d’écran de messages insistants et une vidéo obscène attribués au joueur.
Après l’explosion du scandale, Amr Warda s’est excusé publiquement auprès de sa famille et de ses coéquipiers dans une courte vidéo sur Facebook.
« Je m’excuse pour ce que j’ai fait, je m’excuse auprès de ma famille, des joueurs et de l’encadrement je suis désolé, je promets que dans la période à venir, je ne ferai rien pour déranger les autres », a-t-il assuré.
Cependant, depuis la réintégration d’ Amr Warda dans la sélection nationale pour la CAN 2019 , accusé de harcèlement sexuel, la polémique enfle en Égypte.
Malgré la gravité de l’accusation, plusieurs coéquipiers d’Amr Warda lui ont offert leur soutien, Mohamed Salah en tête. Ils ont demandé à la Fédération égyptienne (EFA) de réintégrer leur coéquipier.
Mohamed Salah a déclaré que Warda méritait « une seconde chance » bien que l’attaquant de Liverpool a également déclaré que « les femmes doivent être traitées avec le plus grand respect ».
« Les femmes doivent être traitées avec le plus grand respect. Non, c’est non. Ces choses sont et restent sacrées. Je crois aussi que nombreux sont ceux qui commettent des erreurs et peuvent changer pour le meilleur et ne doivent pas être envoyés directement à la guillotine », a tweeté Salah.
Face à la pression des joueurs égyptiens, l’EFA a décidé vendredi de réintégrer Amr Warda, expliquant que les faits se sont déroulés avant la préparation de la compétition.
« L’exclusion définitive avait été décidée en pensant que les faits s’étaient produits durant le camp d’entraînement, ce qui est faux », explique à l’AFP le responsable média de l’EFA, Ossama Ismaïl.
La prise de position de Mohamed Salah et la réintégration du joueur a provoqué une polémique dans le pays. Les critiques l’accusant d’hypocrisie après qu’il a, dans une interview accordée au magazine Time en avril, défendu avec véhémence les droits des femmes dans la région. Au cours du week-end, le mannequin britannique et égyptien Merhan Keller, qui aurait été la première à témoigner contre Warda, a déclaré qu’elle avait peur de retourner en Égypte à cause de l’intervention de Salah, qui est une icône dans le pays.
« Cette personne (Salah) est un dieu en Egypte, littéralement. Cela me met en danger. Je ne peux pas aller dans mon pays maintenant si je veux rendre visite à ma famille. Les gens vont m’attaquer dans la rue. Vous savez comment sont les fans de football – les nôtres sont 100 fois pires. Ce qui est choquant dans la situation de Mohamed Salah, c’est que ça n’a absolument rien à voir avec lui », a-t-elle confié à Sunday Mirror.
« Mo a déçu les victimes de harcèlement à travers le monde. Il semble que le soutien entre potes soit plus important pour Mo que la sécurité des femmes et des filles. Question de priorités », a réagi une internaute sur Twitter
« Quand Salah est entré dans le top 100 du magazine Time, il a dit : ‘Je pense que nous devons changer la façon dont on traite les femmes dans notre culture. Ce n’est pas optionnel’ », rappelle ainsi, dans un tweet, la journaliste égyptienne Amira Howeidy.
L’Égypte, le pays arabe le plus peuplé, continue d’être l’un des premiers auteurs de harcèlement sexuel. Une enquête des Nations Unies réalisée en 2013 a révélé que 99 % des femmes du pays avaient été victimes de violences sexuelles, physiques ou verbales.
Crédit photo : goal