Mission ONU, UA, CEDEAO : Ouattara remporte une bataille diplomatique
Au terme de sa mission tripartite, l’ONU, l’Union Africaine et la CEDEAO ont laissé les parties ivoiriennes dos à dos dans leurs divergences sur la question de la présidentielle d’octobre 2020. Pire, le parti au pouvoir peut se féliciter du fait que sa position sur l’organisation de l’élection le 31 octobre a été en quelque sorte entérinée par la mission. Une victoire diplomatique.
La mission de diplomatie préventive de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO n’est pas parvenue à trouver un consensus entre les lignes défendues par le pouvoir RHDP et son opposition. Après avoir rencontré pendant trois jours, la quasi-totalité des acteurs, la mission tripartite n’a ni obtenu une renonciation du président Ouattara à un troisième mandat ni obtenu de l’opposition des concessions.
Face à ce constat d’échec, le langage diplomatique a pris toute sa dimension. Et à ce jeu, le régime Ouattara peut se frotter les mains: sa ligne défendue a prévalu dans le communiqué final de la mission tripartite. Au risque de raidir encore la posture de l’opposition et accentuer davantage les tensions préélectorales. C’est à n’en point douter une véritable victoire diplomatique.
Ainsi, alors que la finalité de sa mission visait entre autres de permettre que les différents acteurs « s’accordent sur des engagements consensuels pour une élection présidentielle inclusive, transparente et paisible », la Mission ne fait guère cas d’un quelconque engagement commun pris ensemble par le pouvoir et l’opposition.
Se disant préoccupée par « l’absence de confiance entre les différents acteurs politiques », la mission qui n’a obtenu aucun consensus va déployer « des observateurs électoraux de la CEDEAO et de l’Union Africaine dans le cadre de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 afin de contribuer à sa crédibilité ». C’est un camouflet pour l’opposition qui dénonce depuis la sincérité du scrutin présidentiel en l’état actuel.
L’opposition qui maintient qu’il ne peut y avoir une élection présidentielle crédible le 31 octobre sans le retrait de la candidature de Ouattara et des discussions sur la Commission Electorale et le Conseil Constitutionnel est face à ses responsabilités. Le ton des discours de son rassemblement du 10 octobre devrait être des plus corsés…