Miquela, la it-girl virtuelle qui intrigue les internautes sur Instagram
Miquela est un personnage virtuel qui a une vie bien trop réelle. Elle est suivie par près de 60.000 personnes sur Instagram. Les abonnés de Miquela cherchent certainement à comprendre qui est cette créature numérique ultra-réaliste.
Miquela, cette jeune femme d’une vingtaine d’années est une sorte de it-girl californienne du web. Comme la majeure partie des filles de son âge, elle partage sur les réseaux sociaux, en l’occurrence sur son compte Instagram, ses selfies, ses coups de cœur shopping et autres sorties entre copines dans les lieux branchés de Los Angeles, aux États-Unis.
Elle a posté son premier cliché il y a juste quelques semaines. Depuis, plus de 60.000 personnes la suivent. Autant d’abonnés en si peu de temps certainement parce que Miquela n’est pas une Instagrammeuse comme les autres : c’est une créature numérique, une sorte d’avatar ultra-réaliste et extrêmement intrigante.
Qui a créé le personnage de Miquela et dans quel but ? C’est la question qui fait débat parmi les internautes. La jeune utilisatrice, n’est certes pas réelle, mais elle semble incarner le rôle d’une aspirante mannequin, actrice ou chanteuse qui transforme sa vie quotidienne en véritable marque.
Le but serait-il d’être repéré par des chasseurs de tête ?
Miquela apparaît comme une jeune femme ancrée dans des codes socio-culturels particuliers. Elle cite le rappeur Franck Ocean, fait partie du fan club de l’acteur Leonardo DiCaprio, joue probablement à Pokemon Go et adopte les poses lascives des jeunes femmes peuplant les réseaux sociaux. Miquela se montre en effet toujours parfaitement maquillée. Ses tenues sont savamment étudiées. Elle est entourée d’une bande de copines artistes ou mannequins et qui, elles sont bien réelles. Ce mélange de genres n’a de cesse d’intriguer ses abonnés qui se demandent en boucle : et si « Miquela était réelle » ?
Pour brouiller les pistes, Miquela a ouvert, en plus de son profil Instagram, deux comptes Twitter. Dans sa bio, elle affirme qu’elle est bel et bien « réelle » et non pas un « Sim », comme le pensent certains internautes.
D’autres suggèrent qu’il s’agit d’une vraie jeune femme qui retoucherait son propre corps pour lui donner cette apparence numérique. Enfin, une dernière hypothèse avance l’idée qu’il s’agit d’une création 100% numérique, réalisée par un ou une graphiste en pleine démarche artistique.
Comme le souligne le site américain Dazed, Miquela interroge quiconque l’observe sur les apparences sur les réseaux sociaux, et les frontières entre le vrai et le faux.
Le « projet Miquela » rappelle en effet celui d’Amalia Ulman. Intitulé « Excellences & Perfections », l’artiste argentine s’était construite une vie totalement fictive sur Instagram et Facebook, postant alors des portraits d’elle et des clichés de sa vie n’ayant aucun rapport avec sa personnalité « dans la vraie vie ». Si on a encore du mal à desceller la démarche artistique de @lilmiquela, on peut en revanche constater un dernier détail : son compte renvoie vers une page de don à l’attention de planning familial américain. Miquela, une activiste 2.0 ?