Tchad : Message de vigilance des évêques tchadiens aux chrétiens Catholiques
Un message de vigilance des évêques tchadiens à l’endroit des fidèles de l’église Catholique alimentent les discussions dans la cité.
Pour bon nombre de Tchadiens, cette sortie des évêques est un signe que, le pays court un gros risque si la vigilance n’est pas de mise. Dans ce message très important, les évêques attirent l’attention de la jeunesse sur plusieurs points. C’était à l’occasion des fêtes de fin d’années.
Dans ce message, les évêques appellent à une prise de conscience, d’espérance et de responsabilités de tout un chacun pour aider le pays à sortir de l’impasse.
« Il est presque urgent de nous ressaisir sous peine de voir notre pays sombrer dans une crise encore plus grave, et même dans la violence», pouvait-on lire dans le message.
Voici en intégralité le message.
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Hommes et femmes de bonne volonté !
1. L’Année Sainte de la Miséricorde que nous avons vécue nous a permis de découvrir à quel point Dieu aime l’homme, prend soin de lui et désire qu’il se convertisse et qu’il vive. Nous avons aussi pris conscience de notre responsabilité vis-à-vis du prochain que nous sommes appelés à aimer. La Fête de Noël est la célébration de cet amour miséricordieux de Dieu qui se manifeste pour nous et pour notre salut à travers la venue de son Fils Jésus dans notre monde. Elle doit donc être, au dire de l’ange, un moment de « grande joie pour tout le peuple » (Lc 2, 10). Mais dans notre pays saturé de mauvaises nouvelles, comment accueillir cette Bonne Nouvelle ?
2. Le contexte sociopolitique et économique dans lequel nous allons célébrer cette fête est malheureusement marqué par d’importants sujets d’inquiétude. Nous notons en premier lieu la controverse née autour de la gestion des élections présidentielles, le non-versement des salaires et les mesures d’austérité prises par le gouvernement pour juguler la crise économique et financière. Mais il y a aussi les conflits inter-communautaires, en particulier les conflits sanglants entre éleveurs et agriculteurs, qui continuent à causer des pertes humaines et matérielles dans les familles.
3. Notre mission de pasteurs nous met en contact permanent avec le peuple et nous sommes témoins de ce qu’il vit quotidiennement. C’est pourquoi nous ne pouvons pas taire ce que nous voyons et entendons et passer sous silence les souffrances et l’état de désespérance de nos populations. Mais notre message de Noël de cette année se veut surtout un message d’espérance et un appel à tout faire pour sortir notre pays de la crise actuelle, qui menace gravement la paix sociale et compromet sérieusement son avenir. Ce message est donc aussi un appel à la conversion des cœurs car nous n’avons pas le droit, pour quelque raison que ce soit, de renoncer à vouloir le bonheur de tous les citoyens, en particulier des jeunes qui voient leur avenir compromis, sinon complètement fermé.
I. Les signes et les causes de la crise
Au niveau politique
4. Nous constatons que la population développe de plus en plus un sentiment d’abandon et un manque de confiance envers les autorités administratives et traditionnelles. Elle se sent négligée et bafouée dans ses droits élémentaires. Elle observe, impuissante, les nominations à des postes de responsabilité au niveau de l’État qui souvent ne respectent pas les critères de compétence. Elle est témoin du manque de dialogue entre le gouvernement et l’opposition d’une part, et entre le gouvernement et la société civile d’autre part, manque de dialogue qui constitue une menace réelle pour la démocratie. Les citoyens sont instrumentalisés et exploités par les hommes politiques, en particulier pendant les périodes électorales.
5. Les récentes mesures d’urgence, prises de manière brusque, sans concertation avec les partenaires sociaux et sans explication à la population, au lieu d’être vues comme des solutions appropriées, suscitent plutôt des inquiétudes. Le dialogue de sourds qu’on observe actuellement est le signe que ces décisions ne sont pas convaincantes.
6. Les problèmes politiques sont dus au fait que ceux qui détiennent le pouvoir à tous les échelons de l’État recherchent plutôt leurs propres intérêts au lieu de servir le bien commun. L’ouverture démocratique que la Conférence nationale souveraine (CNS) du 15 janvier au 7 avril 1993 a voulu mettre en place n’a pas tenu ses promesses car les acteurs politiques n’ont pas joué leur rôle comme il se devait. D’un côté, le pouvoir n’a pas pu faire observer les idéaux de justice et d’équité consacrées par la CNS, et de l’autre, l’opposition n’a pas été capable de jouer son rôle de contre-pouvoir. Il règne aussi un climat de méfiance et de suspicion vis-à-vis du processus électoral que beaucoup considèrent comme peu transparent.
7. Le report sans date définie des élections législatives pour renouveler le parlement, arrivé à la fin de son mandat, amène même certains à s’interroger sur la légitimité de nos Institutions.
8. Aux manquements du pouvoir et de l’opposition, il faut encore ajouter les faiblesses de la société civile et de la presse qui souffrent de manque de coordination et de professionnalisme. Cela ne leur permet pas d’assurer leurs fonctions de régulation de la chose publique et d’éveil des consciences.
Au niveau économique
9. La découverte récente du pétrole a fait perdre au pays sa vocation agricole et d’élevage. Le pétrole, produit tarissable et à prix aléatoire, est devenu le premier pilier du budget de l’État. Mais la mauvaise gestion des revenus pétroliers et la chute brutale du prix du baril ont révélé, comme c’était prévisible, la fragilité d’une économie basée sur cette ressource qui suscite par contre tant d’appétits.
10. La dévastation des champs par les troupeaux et la mévente des produits agricoles amènent le paysan à s’interroger sur la valeur du métier d’agriculteur. Face au manque d’appui et de défense de la part du gouvernement, il se demande s’il n’y a pas une politique de dévalorisation de l’agriculture. À cause de l’avancée du désert, les éleveurs sont contraints de partager les mêmes espaces avec les agriculteurs. Ce qui aggrave les conflits. Ils sont, eux aussi, victimes de rackets et de perte de leur bétail.
11. L’élevage lui-même, pour des raisons purement financières et malgré l’interdiction faite au fonctionnaire d’exercer une activité privée lucrative (Loi no 17/PR/2001/portant statut général de la fonction publique, art. 18), est de plus en plus pratiqué par les autorités administratives et militaires. Ce qui fait que, quand survient un conflit entre éleveurs et agriculteurs, il y a souvent un parti pris. Face à une justice qui a tendance à donner raison aux éleveurs, parfois puissamment armés, les agriculteurs sont de plus en plus tentés de se faire justice, même au prix de leur vie. Ce qui engendre violences et répressions. Les derniers événements de Miandoum et de Bologo en sont de tragiques exemples.
12. De même, l’absence de volonté politique de promouvoir équitablement les deux secteurs économiques de l’élevage et de l’agriculture fait perdurer le conflit entre éleveurs et agriculteurs.
13. Le non-respect des règles du commerce par des personnes qui se sentent protégées et les attributions complaisantes des marchés publics contribuent à la monopolisation de l’économie entre les mains de quelques-uns. Les taxes et les impôts qui devraient alimenter les caisses de l’État sont en partie détournés, ce qui constitue un manque à gagner pour les recettes de l’État et l’empêche de remplir ses obligations.
14. Finalement, le manque de prévoyance dans la gestion des ressources économiques, l’impuissance des autorités à prendre des mesures concrètes pour combattre la corruption et poursuivre les auteurs de détournements de fonds publics, sont parmi les causes principales de la situation catastrophique de notre économie.
Au niveau social
15. Le non-versement des salaires, les suppressions d’emplois, la fermeture d’entreprises et la mauvaise gestion des biens et de l’argent par les salariés eux-mêmes, sont à l’origine de la crise sociale actuelle. En effet, le pouvoir d’achat des ménages a fortement diminué et beaucoup de personnes n’arrivent pas à manger à leur faim, à se soigner, à se loger et à payer la scolarité de leurs enfants. Les grèves déclenchées par les centrales syndicales paralysent l’économie et la vie sociale. Les écoles et les universités sont fermées. Les centres de santé et les hôpitaux tournent au ralenti.
16. À cause de la répartition jugée non équitable des revenus nationaux et de la mauvaise gestion des ressources humaines et des compétences du pays, un grand nombre de Tchadiens se sentent frustrés ou mis en marge de la société. Le non-respect des droits fondamentaux des personnes et la déficience du système de sécurité sociale conduisent la population à vivre dans la précarité.
17. Cette situation paralyse la vie sociale et elle est cause de frustration, de démotivation, de démission de ses responsabilités, d’insensibilité à la chose publique. Elle augmente aussi le nombre de cas sociaux et la violence : des individus se livrent au vol, au viol, à l’extorsion des biens, aux enlèvements contre rançon.
Au niveau culturel
18. La Constitution de la République du Tchad affirme l’égalité de tous les citoyens devant la Loi et reconnaît la sacralité de la vie humaine (Art. 13 et 17). Mais le repli identitaire et le recours aux pratiques traditionnelles poussent à poser des actes contraires aux lois républicaines.
19. Par exemple, la « Dya » (2), qui est une pratique coutumière particulière, tend à s’imposer de manière unilatérale à toutes les ethnies du pays, sans tenir compte des autres coutumes. On prétendrait même qu’elle peut remplacer la justice. De toute façon, son application de manière arbitraire, et la plupart du temps pour des intérêts économiques, se fait en violation de la Constitution dans ses Articles 25 et 26. Elle est le symptôme de la perte de l’autorité de l’État.
20. La difficulté de vivre sous une même identité nationale et le manque d’assimilation des valeurs républicaines sont les causes de la crise identitaire que nous connaissons aujourd’hui. On en vient à se demander ce que signifie être tchadien. Avons-nous réellement la volonté de vivre ensemble, sous une même identité nationale, en essayant de surmonter ce qui nous divise ?
Au niveau moral
21. Cette situation telle que décrite fait perdre aux citoyens le sens du bien. Beaucoup agissent sans tenir compte des valeurs morales. Alors se multiplient les cas de violation des droits de l’homme. L’impunité, la corruption, le mensonge, le mépris de l’autre, les détournements de fonds publics sont devenus des pratiques courantes et difficiles à combattre.
22. La dégradation des valeurs culturelles, la volonté de domination des uns sur les autres, la cupidité sont des causes d’injustices et d’exactions répétées dont souffrent nos compatriotes.
Au niveau religieux
23. Cette dégradation morale a un lien avec le manque de confiance en Dieu. Devant des situations difficiles, les croyants ont recours aux pratiques occultes telles que la consultation des devins et le maraboutage. Les cas d’accusation de sorcellerie se multiplient à plusieurs endroits.
24. La cause de cette situation est que plusieurs croyants ne vivent pas selon les exigences de l’enseignement de nos religions qui exhortent à une cohérence de vie. Il y a souvent un écart entre ce que nous croyons et ce que nous vivons.
II. Paroles d’espérance
25. « Je conduirai les aveugles par un chemin qu’ils ne connaissent pas, je les ferai cheminer par des sentiers qu’ils ne connaissent pas, devant eux, je changerai l’obscurité en lumière »(Is 42, 16). Ces paroles d’espérance sont prononcées par le prophète pour encourager le peuple qui vivait un moment difficile de son histoire.
26. En effet, le peuple d’Israël a connu l’oppression, l’exploitation, l’arbitraire du pouvoir politique. Le prophète Michée par exemple a dénoncé cette situation de misère : « Malheur à ceux qui préparent leur mauvais coup et, du fond de leur lit, élaborent le mal ! Au point du jour, ils l’exécutent car c’est en leur pouvoir. S’ils convoitent des champs, ils s’en emparent ; des maisons, ils les prennent ; ils saisissent le maître et sa maison, l’homme et son héritage » (Michée 2,1-2).
27. Notre pays traverse aujourd’hui une grave crise socio-économique et politique comme au temps d’Israël. Le peuple attend des signes d’espérance, des paroles d’encouragement et une vie sociale apaisée. Pour nous croyants, nos raisons d’espérer se trouvent en Dieu qui agit toujours dans notre histoire et nous éclaire de sa Parole.
28. Devant la souffrance actuelle, Dieu ne reste pas sourd à nos cris. Comme pour le peuple d’Israël détenu en esclavage en Égypte, Dieu assure son peuple de son amour et de sa miséricorde et lui dit comme autrefois : « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple… J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs… Je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer… » (Ex 3, 7-8).
29. Nous sommes comme dans une barque secouée par la tempête, et le Christ nous dit : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez plus peur ! » (Mt 14, 27). Notre premier appui c’est notre confiance en Christ et en sa Parole. Avec lui, tenons-nous debout pour continuer à nous battre afin de ne pas tomber dans le découragement et réaliser ce que Dieu attend de chacun de nous : « Homme, on t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu » (Michée 6, 8).
III. Que devons-nous faire ?
30. Comme citoyens, nous sommes appelés à nous unir autour des valeurs favorisant la cohésion sociale afin de poser des actes solidaires pour sortir de cette crise.
31. En effet, la crise que nous traversons nous renvoie tous à nos propres responsabilités. Chacun de nous doit se demander sincèrement : que dois-je faire pour sortir mon pays de cette situation ? C’est pour cela que nous lançons un appel pressant à tous ceux et celles qui ont le pouvoir de décision et à toutes les couches sociales. En réponse aux maux relevés ci-dessus, il y a urgence à agir. Nous avons l’obligation de réfléchir ensemble sans plus attendre car nous estimons qu’il est urgent de nous ressaisir sous peine de voir notre pays sombrer dans une crise encore plus grave, et même dans la violence.
Aux dirigeants (Gouvernement et Parlement)
32. Votre responsabilité est grande dans la crise actuelle. Nous vous exhortons à œuvrer au rétablissement de la confiance entre les différents acteurs du champ politique, en garantissant un jeu démocratique transparent et régulier ainsi qu’une gouvernance visant à promouvoir l’équité, la justice et le droit.
33. Il vous revient de veiller au respect des institutions publiques et à leur indépendance, d’assurer la régularité de toutes les échéances électorales, élément constitutif de la démocratie, et de conduire le processus de décentralisation jusqu’au bout. De même, il vous revient de garantir une gouvernance conforme à la Constitution, qui est la loi fondamentale pour tous, et aux valeurs morales et républicaines.
34. Il incombe à l’État de créer, dans l’esprit de la Conférence Nationale Souveraine, un cadre de dialogue qui inclut tous les acteurs de la vie publique et les institutions organisées de la société civile afin qu’ils puissent contribuer à trouver des solutions consensuelles à la grave crise actuelle.
35. Les Parlementaires en particulier doivent dépasser les clivages et les calculs politiciens et jouer leur rôle qui consiste à légiférer dans l’intérêt du peuple qui a placé sa confiance en eux et à assurer le contrôle de l’action gouvernementale.
Au pouvoir judiciaire
36. Le non-respect des lois, l’impunité systématique et la corruption font partie des causes principales de la crise que nous vivons. Il vous revient de combattre ces fléaux et, pour cela, vous devez assumer votre indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif et dire le droit pour promouvoir la justice et la paix sociale. La justice doit garantir les libertés fondamentales.
Aux partis politiques
37. Les trop nombreux partis politiques, créés sans un programme clair qui les distingue les uns des autres, semblent n’avoir souvent d’autres objectifs que la conquête du pouvoir alors que, selon son vrai sens, faire de la politique c’est chercher la meilleure manière de gouverner pour le bien-être de la population. Évitez l’instrumentalisation des populations pour des intérêts égoïstes et assurez régulièrement la formation politique de vos militants pour une participation active et lucide aux échéances électorales.
Aux autorités traditionnelles
38. La complicité de beaucoup d’entre vous avec les tenants du pouvoir et de l’argent est nuisible pour ceux dont vous avez la responsabilité. Il vous revient d’œuvrer à la base pour garantir l’unité nationale et la cohésion sociale et de jouer effectivement votre rôle de gardiens des us et coutumes dans le respect des valeurs républicaines.
Aux autorités religieuses
39. Quelle que soit notre religion, nous avons l’obligation de promouvoir le dialogue interreligieux pour construire notre pays dans la justice et la paix. Et pour cela, nous exhortons les croyants à vivre, sans esprit de prosélytisme, les valeurs contenues dans nos différentes traditions religieuses et culturelles.
À la presse
40. Il fait partie de votre mission d’éveiller la conscience de la population et de dénoncer les abus institutionnels. Pour mener à bien cette grande tâche, vous devez respecter la déontologie propre aux médias, cultiver le professionnalisme et avoir la passion de faire connaître la vérité.
À la société civile
41. La société civile, qui regroupe les associations à caractère non gouvernemental et à but non lucratif, dont font partie les associations religieuses, est un acteur important dans la promotion des valeurs démocratiques. Il vous revient de veiller au respect des droits des personnes vulnérables et d’assurer la formation civique des citoyens.
Aux jeunes
42. Devant cette crise, résistez à la tentation de la violence et du découragement. Quoi qu’on dise ou fasse, le futur de ce pays vous appartient. Il vous revient de frayer un chemin nouveau, loin des sentiers battus marqués par les erreurs du passé. Ceci passe par la tolérance, le respect des différences et des convictions et l’acceptation réciproque.
43. Pour nous, fidèles croyants au Christ Jésus qui est le don de Dieu, manifesté pour le salut de tous les hommes, que le rappel de sa naissance nous apprenne « à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable avec justice et piété »(Tite 2, 11-12). Que Dieu Tout-Puissant, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, bénisse notre pays.
Joyeux Noël et Bonne Année 2017 !
(*) Titre et notes de La DC.
(1) Les évêques signataires : Mgr Jean-Claude BOUCHARD, évêque de Pala, président de la CET ;Mgr Edmond DJITANGAR GOETBE, archevêque de N’Djamena et administrateur apostolique de Sarh ; Mgr Miguel SEBASTIAN, évêque de Laï et administrateur apostolique de Doba ; Mgr Rosario Pio RAMOLO, évêque de Goré ; Mgr Joachim KOURALEYO TAROUNGA, évêque de Moundou ; Mgr Henri COUDRAY, vicaire apostolique de Mongo ; Mgr Martin WAINGUE,évêque élu de Doba.
(2) Réparation des crimes du sang.
Yao Junior L