Menace terroriste au Burkina Faso: des écoles se vident. Explication!
Fin janvier, des hommes armés sont passés dans différentes écoles situées dans la province du Soum, dans la région du Sahel. Ils ont demandé aux enseignants d’abandonner le programme actuel en français, et de donner les cours en arabe, en apprenant le Coran à leurs élèves. Ils ont même exigé que les enseignantes portent le voile, sous peine de représailles, avant de partir vers la frontière malienne. Certains enseignants ont alors commencé à fuir la zone et les premières écoles ont fermé.
Un mois plus tard, dans la nuit du 27 au 28 février, deux commissariats ont été attaqués à Baraoulé et Tongomaël, toujours dans la même province. Là encore, les assaillants ont fui vers le Mali. L’attaque a ensuite été revendiquée par Ansarul Islam, un groupe jihadiste présent dans la zone entre le Burkina Faso et le Mali, à l’origine d’une attaque meurtrière à Nassoumbou (Soum), le 16 décembre dernier.
Manque de réaction des autorités
Désormais, de très nombreux établissements scolaires sont fermés dans le Soum, mais également dans les provinces voisines d’Oudalan
« Au-delà de la peur, ce qui est pénible, c’est que les autorités ne réagissent pas vraiment face à la situation : on a l’impression d’être livrés à nous-mêmes. » c’est ce que déclare un habitant de la ville. Outre le renforcement des patrouilles militaires dans la zone, les véhicules n’ont désormais plus le droit de circuler de 17 h à 6 h du matin près de la frontière, une mesure censée « réconforter les populations ». Mais ces mesures restent « très insuffisantes » selon Mamadou Barro, secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche.
La psychose vide les écoles
Le Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a simplement indiqué que 380 écoles primaires, 17 collèges et 15 lycées sont actuellement fermés dans le Soum, de même que 190 écoles primaires, sept collèges et huit lycées dans l’Oudalan, soit la quasi-totalité des établissements scolaires dans ces zones. Triste tableau pour ces pays qui ont besoin de paix pour se développer.