Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé le lundi 4 novembre dans la soirée les Maliens à « l’union sacrée » derrière leur armée, face à « la gravité de la situation dans le pays ». Un discours que le président malien a adressé à la nation trois jours après l’une des attaques les plus meurtrières ayant visé l’armée.
Le vendredi 1er novembre, une attaque du camp d’Indelimane, près du Niger, dans le nord-est du Mali a fait 53 morts dont 49 soldats maliens, une des plus lourdes pertes depuis plusieurs années pour l’armée.
Dans un message à la nation diffusé lundi 4 novembre, après ce weekend meurtrier, Monsieur Kéita, qui avait décrété plus tôt dans la matinée trois jours de deuil national, a souligné « la gravité de la situation dans le pays » et mis en garde contre la tentation de tomber dans « le piège de l’ennemi qui est de nous opposer les uns aux autres et de saper le moral de nos vaillants combattants ».
« Dans ces circonstances particulièrement graves où la stabilité et l’existence de notre pays sont en jeu, notre seule réponse doit être l’union nationale, l’union sacrée autour de notre armée nationale » a-t-il rappelé.
Cette attaque intervient un mois seulement après que 40 soldats eurent trouvé la mort dans une double attaque près de la frontière du Burkina Faso.
L’organisation État islamique a revendiqué samedi l’attaque d’Indelimane dans un communiqué signé de sa « Province Afrique de l’Ouest », ainsi que la pose d’une bombe artisanale dans la même zone qui a tué un soldat français de l’opération Barkhane.
Le Mali est en proie depuis 2012 à des attaques djihadistes, et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants. Face à cela, le président malien a dit avoir ordonné récemment pour l’armée l’élaboration d’un « nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offensive ».
Le soutien des forces étrangères, française, africaine et onusienne déployées au Mali « nous est plus que jamais nécessaire et c’est pourquoi je demande à ce que nous ne nous trompions pas d’ennemis », a-t-il dit, en écho évident aux voix qui s’élèvent contre la présence de troupes étrangères dans le pays. Il a présenté les condoléances du Mali à la France après la mort du brigadier Ronan Pointeau, tué ce week-end par un engin explosif.