Mamadou Koulibaly : « Nous ramasserons le drapeau Orange-Blanc-Vert qu’ils ont jeté au sol… »
Le lundi 14 septembre, le conseil Constitutionnel, présidé par Mamadou Koné a rendu publique la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle du 31 octobre prochain. Ce sont quatre candidats sur 44 postulants qui ont été retenus pour ces échéances électorales.
Mécontent du verdict du Conseil Constitutionnel, le président du (LIDER) Liberté et Démocratie pour la République, Mamadou Koulibaly s’est indigné à travers une note postée sur la page officielle de son parti.
Vous trouverez ci-dessous la réaction du professeur et président du Lider.
La tentative de putsch civil de M. Ouattara continue, avec l’élimination de ma candidature et celle d’autres candidats.
Je remplis toutes les conditions requises. Nous avons transmis plus de 45.000 parrainages propres dans 22 régions au conseil constitutionnel, qui jusqu’à aujourd’hui n’a pas été en mesure de fournir la preuve d’un seul doublon dans notre dossier. Sachant que leur décision n’est pas susceptible de recours, ses membres ont choisi de favoriser le président sortant à travers une sélection dont les non-dits ethnicistes et tribalistes n’échappent à personne. Hier soir, c’est la démocratie qui a été bafouée.
En exprimant une posture politique clairement en faveur de l’instabilité chronique de notre pays dans les années à venir, plutôt que de dire le droit, le conseil constitutionnel a raté une occasion historique d’honorer son serment devant la nation ivoirienne, et l’on se souviendra de ce jour comme celui de son déculottage public devant le peuple ivoirien.
Le processus autoritaire que M. Ouattara a choisi d’imposer aux Ivoiriens est une machination et une forfaiture. Nous le savons tous. Nous sommes nombreux à ne pas nous reconnaître dans ce procédé anti-démocratique et à demander aux Ivoiriens de ne pas le reconnaître, car M. Ouattara, par son insistance inconstitutionnelle, ne fait que voler leur rêve d’une vie meilleure et leur projet de renouveau, après la dictature qu’il leur a imposée ces dix dernières années.
Il n’a cessé de mentir aux populations de Côte d’Ivoire et n’a rien fait de ce qu’il a promis. Il vous avait dit de ne pas donner vos voix au chômage. Le voilà 10 ans après qui a transformé notre pays en une usine de fabrication de chômeurs dont le seul espoir est l’émigration par le Sahel, le Sahara, la Méditerranée et l’enfer que ces endroits représentent pour les migrants.Il vous avait demandé de ne pas donner vos voix à la corruption.
Le voilà qui a construit avec le pouvoir d’Etat, le régime le plus corrompu de ces 60 dernières années de notre histoire, et qui voit nos jeunes enfants et leurs parents corrompre leurs enseignants et surveillants pour réussir aux examens et concours, afin d’éviter l’échec scolaire dont l’augmentation ne cesse d’inquiéter.
Il vous avait dit de ne pas donner vos voix à la pauvreté. Dix ans après, les pauvres n’ont jamais été aussi pauvres, le Nord n’a jamais été plus démuni, pendant que lui et son clan se vautrent dans une richesse indécente. Nous comprenons que les populations soient choquées par le coup d’Etat contre la constitution. Voir les gardiens de notre loi fondamentale en devenir les fossoyeurs peut être décourageant.
Je veux leur dire: ne laissez pas la déception, le fatalisme, la peur vous envahir. Je tiens à vous féliciter, vous, militants, sympathisants, bénévoles, citoyens, pour vous être mobilisés comme vous l’avez fait autour de ce premier tour de scrutin qu’a été le parrainage. Vous nous avez donné vos voix, vos signatures, votre énergie, votre temps, votre argent, et vous n’avez failli à aucun moment. Les seuls qui ont échoué sont les juges du conseil constitutionnel, qui n’ont pas été capables de rejeter la seule candidature qui méritait de l’être: celle de Alassane Dramane Ouattara.
Lorsque le temps aura suspendu son vol, nous ramasserons le drapeau orange-blanc-vert qu’ils ont jeté au sol, non pas pour régler des comptes, mais pour empêcher qu’un autre dictateur ne vienne transformer nos rêves en cauchemars.
La Côte d’Ivoire a besoin de réformes audacieuses et libératrices. Les réformes ont besoin de réformateurs patriotes qui ont la volonté de rompre avec le système appauvrissant actuel. Avec mes équipes, avec vous, pour vous, je demeure au travail, à la disposition du peuple de Côte d’Ivoire, pour réussir enfin à aimer notre pays comme il le mérite : avec le cœur.