Mali: Plusieurs bars saccagés à Tombouctou
Ce samedi, 25 février, plusieurs bars ont été attaqués dans la localité de Tombouctou, dans le nord du Mali. Des dizaines de jeunes dénonçant la vente d’alcool ont saccagé les bars et et les espaces de boissons alcoolisées, au nom de l’islam.
« Les jeunes étaient très organisés. Ils avaient ciblé les endroits à détruire. De nombreuses bouteilles de bière ont été cassées et des sachets contenant de l’alcool détruits », rapporte un témoin qui a requis anonymat.
Si la plus part des témoignages évoques des causes religieuses, notamment islamique, certaines sources évoquent la récente mort d’un jeune homme, présumé habitué des bars, après consommation de substances illicites, mais jusqu’à samedi soir, aucun détail n’avait pu être obtenu sur ce sujet.
Un des meneurs, Hamed Haïdara, a expliqué que les mouvements n’étaient pas liées « à la mort d’un seul jeune », une autre raison est que « beaucoup de jeunes qui boivent, surtout de l’alcool en sachets, sont déréglés du cerveau. Nous ne voulons plus de vente d’alcool à Tombouctou », a ajouté M. Haïdara, se disant membre de l’Association des jeunes musulmans.
Ousmane Maïga membre de l’Association de la jeunesse de Tombouctou, il faudrait ralentir la dépravation des jeunes de Tombouctou. « Depuis un moment à Tombouctou la consommation d’alcool dans les bars a augmenté les jeunes ont décidé d’interdire désormais l’installation de lieux de dépravation », a déclaré M. Maïga.
Par ailleurs, selon d’autres sources policières et un responsable au gouvernorat de Tombouctou, des jeunes ont ciblé d’autres édifices soupçonnés d’être des maisons closes. Ces bâtiments ont aussi été mis à sac ou incendiés, d’après ces sources qui n’étaient pas en mesure de fournir de détails.
Il y a eu pour « des millions de francs CFA (des milliers d’euros) de marchandises » détruites dans les bars et débits de boissons, en attendant l’évaluation concernant les sites, a estimé le propriétaire d’un hôtel épargné.
Tombouctou a connu des scènes similaires en avril 2012, alors que le nord du Mali était contrôlé par des rebelles touareg alliés à des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont fini par les évincer.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 par la France, et qui se poursuit depuis. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Selon les chiffres officiels les musulmans représentent plus de 94% de la population du Mali, plus de 17 millions d’habitants, selon les estimations de juillet 2016.
D’après un policier, il y a environ trois mois, des tracts attribués aux islamistes avaient nuitamment été collés, appelant à la fermeture de « lieux de débauche » de Tombouctou.