Treize militaires français sont décédés lundi soir dans un accident impliquant leurs deux hélicoptères, lors d’une mission de combat au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane.
Les deux hélicoptères se seraient apparemment heurtés à basse altitude alors qu’ils se préparaient à attaquer un groupe de djihadistes, suivis par des commandos français, a annoncé mardi l’état-major français.
Toutes les personnes à bord, dont six officiers et six sous-officiers, ont été tuées dans l’accident qui s’est produit vers 18h40 (18h40 GMT). Les troupes faisaient partie de l’opération Barkhane, une force française de 4 500 hommes qui soutient l’armée locale dans la région du Sahel contre les extrémistes islamistes.
Ce lourd bilan, le plus important en opération depuis 1983, a provoqué une vive émotion au sein de l’Etat-Major des armées et de la classe politique. Un hommage national sera organisé lundi aux Invalides.
“Ces treize héros n’avaient qu’un seul objectif: nous protéger », a déclaré le président français Emmanuel Macron sur Twitter.
Les troupes françaises sont postées au Mali depuis 2013, date à laquelle elles ont aidé à rétablir le contrôle du gouvernement sur le nord du pays.
La région était tombée entre les mains de militants associés à Al-Qaïda à la suite d’un soulèvement local et d’un coup d’Etat militaire l’année précédente. Le président malien Ibrahim Aboubacar Keita a lui aussi rendu hommage aux soldats morts.
« Ils sont morts pour le Mali, pour le Sahel, pour la liberté et pour le peuple », a déclaré Keita dans un communiqué.
Les Français opèrent également depuis des bases situées au Niger et au Tchad contre des groupes militants islamistes, actuellement actifs dans la région du Sahel.
L’opération de lundi s’est déroulée dans la région de Liptako, dans la «région des trois frontières» où se rencontrent le Mali, le Burkina Faso et le Niger. L’armée française a déclaré que ses commandos opéraient sur le terrain depuis plusieurs jours.
Quelques heures avant l’incident, ils ont retrouvé la piste d’un groupe de djihadistes, qui étaient dans une camionnette et à moto.
Des hélicoptères et des avions de combat ont été appelés pour soutenir la mission. Un hélicoptère Cougar, transportant six commandos de montagne et un commandant de mission, s’est joint à la force pour coordonner l’action et se préparer à « extraire » une personne du sol, a déclaré l’état-major.
Cependant, il s’est écrasé sur un hélicoptère Tigre «tout en manoeuvrant pour préparer l’engagement de l’ennemi», et les deux hélicoptères se sont écrasés au sol à une courte distance l’un de l’autre, tuant toutes les personnes à bord.
Mardi, de nombreuses forces de l’opération Barkhane étaient en place pour les opérations de sauvetage et de sécurisation de la zone, a annoncé l’armée.
L’incident survient quelques semaines après que 53 soldats maliens et un civil aient été tués dans une attaque présumée jihadiste contre un poste militaire dans le nord du pays.
Selon le journal Le Figaro, 23 soldats français au total seraient morts au Mali le 10 novembre.