Malawi : la Première dame dépense 98 300 $ pour la cérémonie de remise de diplôme de son fils à Londres
Ce n’est pas son voyage à Londres pendant une semaine entière, pour assister à la remise de diplôme de son fils, qui a provoqué la colère des malawites, mais le montant qu’elle aurait dépensé pendant cette courte période.
En seulement une semaine, la Première dame Gertrude Mutharika, épouse du président du Malawi, aurait dépensé 98 300 $ à Londres pourtant son pays reçoit 79 899 000 $ d’aide du pays même.
Mme Mutharika était au Royaume-Uni jeudi dernier pour voir son fils Tadikira Mafubza recevoir sa maîtrise en génie civil de l’Université de Greenwich dans le Kent.
La délégation qui accompagnait la Première dame était composée d’un grand nombre d’assistants, dont l’épouse du vice-président, Judith Chimulirenji. Ils auraient tous séjourné à l’hôtel Dorchester cinq étoiles, où les chambres coûtent généralement entre 860 $ et 1 106 $ la nuit.
Les informations faisant état de ce voyage ont suscité l’indignation dans l’État africain, où beaucoup sont contraints de survivre avec moins de 1,2 $ par jour.
Une source, s’adressant au Sun UK, a déclaré que la Première dame tenait les citoyens pour acquis.
« Je pense que c’est prendre les Malawites pour acquis. Que fait Mme Chimulirenji au Royaume-Uni ? Escorter un ami au Royaume-Uni comme si elle allait au marché Chinakanaka ? Nous sommes tenus pour acquis en tant que Malawites », a déclaré une source du Bureau du Président et du Cabinet de la capitale, Lilongwe.
Les autorités malawites ont admis que c’était un voyage financé par le gouvernement. Indignés, les citoyens sont descendus dans les rues pour exiger que la Première dame rembourse les fonds.
Le Malawi est une ancienne colonie britannique qui a reçu des milliards de livres d’aide du Royaume-Uni au cours des 50 dernières années.
Historiquement, la performance économique du Malawi, pays enclavé, a été entravée par l’incohérence des politiques, l’instabilité macroéconomique, la connectivité limitée avec la région et le reste du monde, la médiocrité des infrastructures, la corruption endémique, la forte croissance démographique et les mauvais résultats sanitaires et éducatifs qui limitent la productivité du travail.
Le gouvernement a enregistré d’importants déficits budgétaires au cours des dernières années, et le coût du service de la dette est en hausse. La corruption omniprésente décourage l’investissement étranger. Le système judiciaire est indépendant mais aussi lent et inefficace.
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