L’Ukraine demande l’expulsion « immédiate » de la Russie du Conseil de l’Europe
L’Ukraine a demandé lundi que la Russie soit immédiatement expulsée du Conseil de l’Europe (CE), estimant qu’elle n’avait pas le droit de rester membre de cet organisme paneuropéen de défense des droits.
L’organe exécutif du Conseil, le Comité des ministres, a suspendu la Russie de tous ses droits de représentation le lendemain de l’invasion, mais une expulsion serait sans précédent.
« Nous vous demandons de prendre une décision sur l’expulsion immédiate de la Russie du Conseil de l’Europe », a déclaré le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal par visioconférence depuis Kyiv lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui siège à Strasbourg. Il a ajouté que l’attaque de la Russie signifiait qu’elle « ne pouvait pas rester dans la famille européenne. »
« L’Ukraine est en feu, des centaines de maisons ont été détruites, des millions d’Ukrainiens n’ont pas d’électricité ni de chauffage. Nous devons unir nos efforts pour défendre l’Ukraine, mais aussi pour défendre toute l’Europe », a ajouté M. Shmyhal.
L’assemblée parlementaire, réunie en session extraordinaire pour discuter de l’invasion, n’a pas le pouvoir d’expulser un membre, mais elle pourrait recommander au comité des ministres de prendre effectivement une telle mesure.
L’assemblée devrait adopter mardi une résolution recommandant au comité d’inviter la Russie à se retirer de l’organe.
La secrétaire générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejcinovic Buric, a déclaré à l’AFP dans une interview au début du mois que » » plus en plus de voix » appelaient à l’expulsion de la Russie.
Une expulsion signifierait que les Russes n’auront plus accès à la Cour européenne des droits de l’homme, qui fait partie du Conseil de l’Europe.
Aucun État membre n’a jamais été expulsé du Conseil, qui a été créé en 1949. La Russie et l’Ukraine en sont toutes deux membres.
Lorsqu’elle était sous le régime militaire, la Grèce s’est retirée de l’organisation à la fin des années 1960, une décision que la Russie pourrait prendre pour éviter l’expulsion.
