Tunisie: la loi qui interdisait aux Tunisiennes d’épouser un non-musulman abrogée
C’est un ouf de soulagement pour les Tunisiennes. Depuis ce jeudi 14 septembre, elles n’obligeront plus leurs prétendants à se convertir à l’islam pour les épouser comme l’exigeait la loi.
« C’est une victoire », lance Monia Ben Jémia, la présidente de l’association tunisienne des femmes démocrates. Celle qui a toujours lutté pour que cette circulaire qui date du 5 novembre 1973 soit abrogée ne cache pas sa joie à l’annonce de la nouvelle. Les Tunisiennes ne sont plus obligées d’épouser obligatoirement un musulman. Les étrangers non-musulmans ne sont plus obligés de se convertir à la religion musulmane pour officialiser leur union avec une femme tunisienne.
Saïda Garrach, porte-parole de la présidence, a écrit sur Facebook : « Tous les textes liés à l’interdiction du mariage de la Tunisienne avec un étranger, à savoir la circulaire de 1973 et tous les textes semblables, ont été annulés. Félicitations aux femmes de Tunisie pour la consécration du droit à la liberté de choisir son conjoint ».
Il y a quelques jours, le ministère de la Justice avait envoyé une circulaire à toutes les administrations, annonçant l’abrogation des différents textes qui empêchaient l’union d’une Tunisienne avec un non-musulman.
Le 13 août 2017, à l’occasion de la célébration de la fête de la femme, le chef de l’Etat Béji Caïd Essebi, avait annoncé sa volonté de réviser la circulaire.
Pour Monia Ben Jémia, cette victoire a aussi valeur d’exemple : « La Tunisie devient une sorte de modèle endogène de progrès. Cela interpelle nos voisins maghrébins, c’est très positif. Il y a une réelle émulsion régionale et elle profite aux femmes de toute l’Afrique du Nord. J’espère que nos voisins vont être inspirés par ce qui vient de se passer en Tunisie ».