Qui peut tenir le livre vert du guide libyen, Mouammar Kadhafi, tué dans des conditions non encore élucidées en Libye en ce moment ? En tout cas, la réponse à cette question serait difficile à répondre. Car, cinq ans après la mort du guide, l’espoir suscité par la révolution, devient amer, pire que le temps du guide libyen. Mais, l’on pouvait donner une réponse très vite à l’interrogation si on n’en était encore au tout début de la révolution.
Le livre vert qui avait été publié il y a quarante années, faisait office de «Constitution» de 1976 à 2011. Il a façonné la vie politique, économique et sociale de la « Jamahiriya » (Etat des masses) de Kadhafi. Son auteur, Mouammar Kadhafi, sept ans après son arrivée au pouvoir en septembre 1969.
Si hier, le livre a essuyé toutes sortes de critiques à cause de son caractère anticapitaliste et antimarxiste, il faut reconnaître qu’en Libye, il y a des gens qui sont foncièrement opposés à l’idéologie prôné par le livre vert. Ce dernier très célèbre à l’époque de Kadhafi, n’a plus le droit de cité en Libye.
Dans un article de nos confrères de l’Afp, Abdessalam, propriétaire d’une librairie à Tripoli, affirme n’avoir « gardé aucun exemplaire en rayon ».
« Ma librairie serait immédiatement incendiée si j’y présentais ce livre », explique-il au ùédia français, l’AFP.
Beaucoup de personnes qualifient l’ouvrage de « maudit » et n’aiment pas en avoir d’exemplaire au risque d’avoir des répercussions désastreuses
« Peu avant la révolte de 2011, des agents de la sécurité du régime m’ont apporté une collection du Livre vert. Ils m’ont demandé de la distribuer autour de moi », confie Ahmad, un journaliste local. « Je m’en suis débarrassé récemment de peur d’attirer des ennuis à mes proches », confie le journaliste interrogé par l’Afp dans son reportage
Une fois disponible, le livre vert a été vite mis dans la circulation. Dans les écoles, il est inscrit au programme des trois cycles de l’enseignement. Les fonctionnaires ornaient les murs des administrations publiques.
« Le Livre vert nous poursuivait partout où nous allions, à l’école, à la télévision et dans la rue », se souvient Ahmad, père de huit enfants.
Mais, cinq ans après la mort du Guide libyen, les assoiffés du changement gardent un souvenir amer du livre. Cependant, on constate qu’il y a des nostalgiques. Car certains Libyens tiennent encore à en garder quelques copies, surtout les collectionneurs et les nostalgiques.
« J’ai rassemblé tous les exemplaires qui se sont éparpillés ici et là chez moi et mes proches au fil des années et les ai cachés », raconte Maha, une quinquagénaire travaillant dans une agence de voyage de la capitale, écrit l’Afp
« Ce livre est le témoin de l’une des pages les plus pénibles de l’histoire de mon pays », indique Maha en sirotant un café à la cardamone. « Le Livre vert a bien disparu de la circulation mais ses effets restent visibles. Les malheurs que nous vivons aujourd’hui sont le fruit de la pensée diffusée par ce livre », conclut Ahmad.
Yao Junior L