Libération des détenus militaires: Gbagbo réagit à l’attaque du gouvernement
Laurent Gbagbo veut la libération des détenus militaires de la crise post-électorale de 2010. Et ce ne sont pas les salves récurrentes du porte-parole du gouvernement qui freineront ses ardeurs. Le 2 décembre, Laurent Gbagbo s’est souvenu de l’attaque en règle du porte-parole du gouvernement. Ce dernier avait volé dans les ailes du président du PPA-CI, après le Conseil des Ministres du 1er décembre.
Les détenus militaires, c’est l’affaire de Laurent Gbagbo. Et il n’entend pas se laisser intimider par quiconque, fût-il le porte-parole du gouvernement. Laurent Gbagbo a donné le change au ministre Amadou Coulibaly. Le porte-parole du gouvernement s’agace de la demande de libération des prisonniers militaires de la crise post-électorale de 2010-2011. A la suite d’une réunion de son parti, Gbagbo a tenu à répondre pour la première fois aux assauts.
« 𝐼𝑙 𝑦 𝑎 𝑑𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑒𝑢𝑙𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒́𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑎𝑢𝑠𝑠𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑙𝑒́𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑚𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑐𝑎𝑠 𝑑’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑐𝑒 𝑎𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑑’ℎ𝑢𝑖 𝑒𝑛 𝐶𝑜̂𝑡𝑒 𝑑’𝐼𝑣𝑜𝑖𝑟𝑒. 𝑀𝑜𝑖 𝑗𝑒 𝑛𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑗𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑠 𝑡𝑟𝑜𝑝« , assène le Président Laurent Gbagbo.
Au porte-parole du gouvernement qui accuse les militaires en question de crimes de sang, Gbagbo rétorque autre chose. Pour lui, ces soldats n’ont fait que défendre la patrie attaquée par la rébellion du 19 septembre 2002. « 𝐸𝑛 𝑠𝑒𝑝𝑡𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 2002, 𝑗𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑒𝑛 𝐼𝑡𝑎𝑙𝑖𝑒, 𝑖𝑙𝑠 𝑟𝑒𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑐𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑙𝑎̀ 𝑐̧𝑎 𝑎 𝑑𝑢𝑟𝑒́ 𝑗𝑢𝑠𝑞𝑢’𝑒𝑛 2011. 𝐿𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑙𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑞𝑢𝑒𝑙 𝑖𝑙𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑦𝑒́𝑠. 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑎̀ 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑖𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑑𝑒́𝑓𝑒𝑛𝑑𝑢 𝑙𝑎 𝐶𝑜̂𝑡𝑒 𝑑’𝐼𝑣𝑜𝑖𝑟𝑒.« , explique Laurent Gbagbo.
Dans l’esprit de Laurent Gbagbo, les généraux emprisonnés devraient être libres du moment où lui a été acquitté par la CPI. Or, selon le porte-parole du gouvernement, il ne s’agit pas des mêmes charges. Mais pour Gbagbo, les choses sont peut-être claires: il y a peut-être une volonté étatique de faire payer à certains militaires leur loyauté à son régime.
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« 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑐̧𝑎 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 ! 𝐷’𝑜𝑢̀ 𝑐̧𝑎 𝑠𝑜𝑟𝑡 𝑞𝑢’𝑖𝑙𝑠 𝑠𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛 ? 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑜𝑛 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑑’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛. 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑖 𝐺𝑏𝑎𝑔𝑏𝑜 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑐𝑞𝑢𝑖𝑡𝑡𝑒́ 𝑒𝑡 𝑙𝑖𝑏𝑒́𝑟𝑒́, 𝑐𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑖 𝑦 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑛’𝑜𝑛𝑡 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛 𝑑’𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛. 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑙𝑜𝑔𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑒𝑠𝑡 𝑒́𝑙𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑠𝑎𝑢𝑓 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑎 𝑑’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑖𝑑𝑒́𝑒𝑠, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑎𝑚𝑝𝑢𝑡𝑒𝑟 𝑙’𝑎𝑟𝑚𝑒́𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑠 𝑚𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑒́𝑙𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠, 𝑝𝑎𝑟 𝑒𝑥𝑒𝑚𝑝𝑙𝑒 », s’interroge-t-il. Avant de rappeler qu’il continuera à demander la libération de ces militaires.