Nigeria: Un évêque contredit et recadre le ministre de l’information du gouvernement Buhari
Existe-t-il une persécution contre l’ex-président Goodluck Jonathan par l’actuel pouvoir en place ? La réponse est , selon le ministre nigérian de l’Information, Alhaji Lai Mohammed, non. Il fait savoir que, l’ex président Goodluck Jonathan n’est pas persécuté par Muhammadu Buhari.
La sortie du ministre de l’information s’inscrit en droite ligne de l’enquête qui est diligentée contre l’épouse de l’ex-président, Mme Patience Jonathan dans l’affaire de fonds trouvés sur le compte d’un collaborateur du président Jonathan. Mme Patience avait déclaré que les fonds lui appartenaient
« Si vous prêtez attention à l’affaire de Mme Patience je pense qu’elle a été la première à prétendre que l’argent trouvé dans les comptes de l’un des collaborateurs de l’ex président, son mari, lui appartient », explique le ministre de l’information qui fait savoir que, l’enquête diligentée fait suite à la déclaration de Mme Patience.
Mais, la sortie du ministre semble être loin de la réalité. Et pour cause. Mgr Matthieu Hassan Kukah prend le contre pied des propos du ministre de l’information. L’homme de Dieu, Evêque catholique du diocèse de Sokoto demande au gouvernement actuel dirigé par Buhari de cesser de blâmer l’administration de Goodluck Jonathan. Invitant par ailleurs le gouvernement actuel à se concentrer sur le redressement de l’économie du Nigeria.
Dans son invite à l’endroit du gouvernement Buhari, l’homme de Dieu n’a pas fait une économie de mots.
« Les Nigérians n’ont pas élu un gouvernement pour se plaindre. Si nous voulions l’ordre ancien, le pouvoir actuel ne serait pas là ».
En vue de permettre à ses compatriotes de vivre décemment, l’Evêque qui ne cache pas ses vérités a suggéré au gouvernement fédéral de ne pas se concentrer essentiellement sur la lutte contre la corruption mais de mettre en place des mécanismes pouvant examiner les pratiques de corruption et améliorer le niveau de vie de la classe moyenne.
Selon le prélat, le pouvoir actuel pour se relancer, doit s’appuyer sur les acquis du pouvoir passé et laisser de côté ceux qui ne sont pas bons. Et de nuancer : « ceux qui ont commis des crimes contre l’État du Nigeria doivent répondre de leurs actes devant la justice », reconnaissant au passage que, « le gouvernement précédent n’a pas seulement fait que de mauvaises choses, il a fait aussi de bonnes choses », conclut-il.
Yao Junior L