Lettre d’un père à sa fille : »Comment choisir son époux »
Bonsoir Nadine,
Il fallait que je t’écrive à propos d’un sujet important ; celui du choix de ton époux. Vois-tu mon enfant, on ne choisit pas un époux comme on choisit une friandise dans une boutique. Opérer un choix particulier pour cet homme est primordial, dans la mesure où c’est un choix qui engage le restant de tes jours. Lis cette longue lettre jusqu’au bout, un trésor y est caché. Voici les conseils de ton vieux père pour choisir un bon époux. Car n’oublie jamais que la vie est comme une autoroute, les seuls panneaux de signalisations sont les expériences des autres.
Choisis ton homme pour sa maturité. En effet, il est important de savoir si lui-même est prêt à s’engager. On ne force pas la main à un homme, tu risques de te retrouver avec un infidèle sur les bras, car il estimera ne pas avoir assez profité de sa jeunesse. La contrainte entraîne le regret, et le regret la vengeance. Pour cela, demande-lui souvent s’il est prêt à rencontrer tes parents. S’il refuse à chaque fois, c’est qu’il ne veut pas encore s’engager. « Qui veut du miel, affronte les abeilles », disait mon aïeul.
Choisis le pour son sens des responsabilités. N’oublies jamais que l’homme que tu prendras sera le chef de famille, celui qui devra non seulement te prendre en charge toi, mais aussi tous vos enfants. Pour savoir si un homme est responsable, regarde son comportement avec ses cadets. Car nos premiers enfants, sont nos petits-frères, nos neveux… s’il s’occupe d’eux, de leurs besoins, se soucie de leur avenir, tu peux à peu près être sûre qu’il fera un bon père. « Qui ne sait pas s’occuper de soi-même, ne lui donne pas un enfant », dit-on chez-nous.
Choisis-le aussi pour ses ambitions. Un homme qui attend penser à son avenir « le moment venu » est un gamin enfermé dans un corps d’adulte. Il doit rêver grand, se fixer des objectifs réalistes et faire des plans d’avenir. Pour être fixée à ce sujet, écoute-le souvent parler pour savoir quelles choses le passionnent. Sinon, questionnes-le à ce sujet, c’est important. N’oublie jamais que le succès dans la vie se résume en une phrase : « rêver grand, et travailler dur ».
N’oublie pas d’observer ses qualités de persévérance. Il est important que ton homme soit un bosseur, quelqu’un qui affronte ses problèmes en face. Un homme qui dépend encore de ses parents ou qui aime la facilité est dangereux ; c’est un fardeau qui ne se gênera pas de s’appuyer sur toi chaque fois que les difficultés pointeront leur nez. « Qui prend dans sa pirogue quelqu’un qui ne sait pas nager, fait confiance à ses bras », m’a une fois dit mon défunt oncle Penda. Si ton homme et un paresseux, qu’enseignera-t-il à vos enfants ? « Celui qui n’a jamais emprunté le chemin ne peut être le guide », disait mon papi.
Un homme qui te battra, voilà le comble. Evite ce genre de type comme la chique. Son comportement pendant vos disputes peut te donner une idée de quel genre d’homme il est. Si à chaque fois il lève la main en feignant de te frapper, le jour où tu lui appartiendras il ne se gênera pas. « La violence est l’argument des sans arguments », m’a une fois dit quelqu’un. De toute façon, je me chargerai personnellement de lui casser la gueule à celui-là qui lèvera la main sur ma petite fille.
Il doit t’accorder du temps. Te donner plus de temps qu’il n’en donne à ses amis. Le syndrome de « gardienne de la maison » vient souvent du fait que l’homme ait oublié que quand on épouse une femme, elle devient notre meilleure amie. De temps à autres, refuse qu’il aille voir ses copains, juste pour voir s’il est capable de leur dire non pour toi.
En outre, assure-toi qu’il ait un grand cœur. Un cœur avec assez de place pour sa famille et la tienne. Chez nous, épouser quelqu’un, c’est aussi épouser sa famille. Il doit non seulement prendre soin de toi, mais aussi, de temps à autres dans la mesure de ses possibilités de ta famille. Il ne s’agit pas de nous prendre en charge, mais quand on prend l’enfant de quelqu’un, il est important que des liens se tissent aussi avec ses parents. Pour cela, observe son comportement avec tes petit-frères. S’il traite bien ses petits beaux-frères, c’est une bonne illustration d’un garçon de bonne famille. « Si tu n’aimes pas la queue du chien, ne l’adopte pas », dit-on chez nous.
Pour finir, il est important qu’il te respecte. Qu’il n’admette pas qu’on te prenne de haut devant lui. Si un homme ne se gêne pas de te gronder ou te réprimander en public, il ne te respecte pas. Il te considère acquise.
Bref, la lettre risque d’être kilométrique, surtout que vous autres les jeunes de maintenant n’aimez plus lire. Les critères que j’énonce-là ne sont pas exhaustifs, c’est à toi de voir quel type d’homme te plaît et d’y apporter quelques amendements. Pour l’heure, je te souhaite de fonder une grande famille avec l’homme qui trouvera en toi des qualités dont toi-même ignorait l’existence.
Ton vieux père…
-S. Opong-